Nous vivons dans une époque où l’individualisme et l’immoralité, sont devenus les nouvelles normes ou le nouveau credo de vie de l’homme contemporain : Multiplication des divorces, irrespect et défiance des enfants envers leurs parents, délinquance et criminalité juvénile galopante… imposition de la société marchande et du spectacle, dans laquelle désormais TOUT se vend et s’achète, et dont la starisation des « peoples » du show biz et des « bêtes du sport » en dit long sur l’état mental de ses citoyens et sur l’idéal de cette civilisation du paraître. Les ravages et les contradictions du mode de vie moderne sont tellement nombreux qu’il devient de nos jours difficilement défendable (1), compte-tenu de l’ampleur du désastre et de la crise qu’il génère. Derrière le voile des apparences ce cache donc une vérité sombre que tout esprit lucide est capable d’entrevoir par la simple réalité du quotidien.
Comment ose-on encore employer une terminologie progressiste et parler d’« évolution » d’une civilisation lorsque l’on arrive à accepter des mœurs aussi « barbares » et indignent d’une quelconque humanité ? Quel futur attend les générations à venir et vers quoi s’achemine l’espèce humaine en suivant pareil développement ?
Sur une échelle globale
Le premier constat apparent, et qui pourrait être en partie à l’origine du désordre ambiant, et à mettre en relation directe avec le contexte social dans lequel évolue l’homme moderne. Espace fortement déspiritualisé, qui a vu toutes ses constructions normatives traditionnelles démontées une par une, pour être remplacées par des montages politico-juridiques dont l’unique réel souci d’un Etat est d’ajuster et de réguler (check and balance comme disent les anglo-saxons). Etrange idéal sociétal exempt de verticalité, ni même de simple moral !
Ainsi, les nouvelles valeurs de l’homme contemporain, sont toutes indexées sur des thématiques matérialistes. C’est que la suggestion et la prédisposition au matérialisme sont désormais inscrites au plus profond de l’inconscient moderne (2), grâce à un phénoménal travail d’aliénation, facilité surtout pendant le siècle dernier, par la montée en puissance de la société de consommation ; cette dernière franchit un palier mémorable avec Mai 68, qui en plus d’être une contestation populaire à dimension nationale, pour plus d’égalités et de droits sociaux, fut aussi l’expression parfaite du désir d’une classe moyenne agitée et d’une jeunesse bourgeoise conditionnée, qui trouva là l’occasion rêvée de se désolidariser définitivement de la tradition et tous ses exigences (don de soi, effort permanent, rituel…), pour adopter une fois pour toute le matérialisme pratique et l’hédonisme sans frontières. C’est donc cette deuxième dynamique qui finira par s’imposer et détourner les aspirations et passions de toute une société pour la précipiter une fois pour toute dans la célébration continuelle du consumérisme et du tout festif. Le triomphe de l’idéologie libérale-libertaire, devenue de nos jours la pensée dominante du monde moderne, en dit long sur le type d’hommes qui s’accommode à merveille de cette époque renversante d’avilissement, de profanation et de perte de niveau (3).
Sur un autre registre, l’appauvrissement culturel progressif qui caractérise cet ultime stade du « moment capitaliste », s’accompagne dans les société modernes par le développement et la concrétisation à des horizons infinies de deux grandes thématiques du matérialisme que sont : le « pouvoir de la Monnaie » (par le biais de la finance et de la mondialisation) et la « puissance de l’image et du son » (parfaits outils de propagande et d’aliénation) qui à travers la généralisation des métiers audio-visuelles (la pub en particulier), arrivent à rallier les masses subtilement à la cause libérale (4), ainsi qu’à façonner l’imaginaire et le comportement individuel du citoyen ordinaire.
Cependant, si l’homme vie nécessairement à l’intérieur d’une structure sociale (tribu, village ou cité), la dérive mentale et les orientations idéologiques vers lesquelles il pourrait engager à un moment donné sa vie, ne sont pas à mettre comme on pourrait à première vue le penser, uniquement sur le compte du « contexte » ou de la « situation » dans laquelle il évolue. Elles relèvent d’abord d’un choix personnel et d’un exercice volontaire de la notion de « libre arbitre » au sens théologique du terme; d’une adhésion consciente à une éthique de vie et à un mode de fonctionnement psychologique d’abord validé par chaque individualité au plus profond d’elle-même ; d’où le rôle important que pourrait jouer ici la structure familiale et l’éducation qu’elle procure à l’homme dès son enfance.
Sur l’échelle familiale et individuelle
Ce qui nous amène à parler à présent du rôle fondamental des parents modernes dans la propagation de l’éducation libérale ainsi que celui de la famille en général sensée être l’ultime rempart contre le libéralisme mondialisé et tous ces méfaits sur l’homme et l’environnement. Là encore le constat est alarmant et n’incite guère à l’optimisme. Car de nos jours, la famille ne joue plus réellement son rôle naturel (5) et n’est plus un temple inviolable comme ce fut le cas dans le passé ; sous couverts de modernité et de confort, elle est de nos jours exposée et pénétrée de tout bord (Télé, internet, téléphone...). Il devient même extrêmement difficile pour un parent soucieux encore de préserver l’intégrité de son foyer, de lutter contre le déchaînement de toutes ces volontés extérieures (pas toujours animées des meilleurs des intentions), sans prendre le risque de se retrouver à court d’armes et de temps (6)
De nos jours, les parents sont tellement aliénés par les métiers subalternes et abêtissants qu’ils occupent, dépourvus de toute transcendance, que les seuls rapports qu’ils envisagent encore avec leur progéniture sont de type purement « matériel ». Or, dans ce domaine, la sociologie sérieuse met aisément en lumière que ce sont aujourd’hui les enfants qui sont devenus le relais systématique au sein de la famille de la propagande libérale de l’Etat, dans la mesure ou ce sont eux les nouveaux éducateurs des parents en matière d’actualité, de style de vie et de choix de consommation (mode, technologie…). Subtilité que les apôtres du Capitalisme ont parfaitement saisi, d’où les immenses investissements consentis par ces derniers en campagnes publicitaires et en recherche de nouveaux Marchés à destination de la jeunesse (7)
De façon générale, l’absence de religiosité, les cadences infernales de la vie moderne, l’idéologie de l’insouciance et du divertissement ainsi que le matérialisme dans tous ses états, sont de nos jours les principaux instruments de la destruction de la famille. Voila comment expliquer pourquoi des parents aussi dévoués et habiles dans leur champs d’activé professionnelle, n’ont rien d’autre à offrir à leur enfants mise à part une banale « éthique-consommatrice », une vulgaire culture de jouissance et du divertissement et des « plans anti-ennuis » reproduits indéfiniment pour meubler et combler le vide abyssales que créer le système actuel dans les vies humaines.
(1) Il faut réellement être un naïf ou un moderniste dogmatique pour ne pas se poser les bonnes questions concernant l’origine de toutes les dérives et contradictions qu’il y a dans l’ordre actuel.
(2) Voir notre chronique « L’éducation scolaire à rebours »
(3) L’enseignement scolaire en France par exemple a définitivement dérapé et perdu de sa valeur éducative et sociale. Et ce n’est pas un hasard si de nos jours, il se voit de plus en plus orienté vers la technicité et le commerce. Les matières plus conventionnelles et n’ayant qu’attrait à la « connaissance pure » étant elle-même en voie de régression au sein des programmes scolaires, quand on n’envisage pas purement et simplement leur suppression. C’est notamment le cas avec l’histoire-géographie dont la suppression au sein du programme de Terminal S a récemment été étudiée par l’Education Nationale.
(4) En générale cette entreprise s’effectue dans la publicité et le cinéma par des projections sublimées et subversives dont le but final est clairement de produire une frustration continuelle chez le consommateur. Une fois l’addiction installée chez ce dernier, le passage à la caisse n’est qu’une question de temps.
(5) Voir notre chronique « L’éducation scolaire à rebours »
(6) Le manque de temps est de nos jours, le principal facteur d’échec et de renoncement dans l’éducation des enfants. Il s’explique en grande partie chez les classes moyennes et pauvres par la complexification de la vie moderne et par toutes les difficultés que peuvent rencontrer les parents pour assurer la subsistance économique de la famille. Dans les classes aisées, il s’agit plus d’un problème d’égoïsme et de délégation.
(7) Dans ces conditions, le libéralisme marchand ou politico-philosophique dont le domaine d’application été auparavant limité à une échelle sociale, se retrouve maintenant infiltré jusque dans la sphère intra-familiale. Dorénavant, la préoccupation principale de chaque individu au sein de la famille sera de s’occuper au maximum égoïstement de sa personne tout en fuyant l’oppression de la réalité quotidienne, et cela au moyen de l’acte de consommation qui devient ici un véritable rituel religieux : course aux gadgets, fétichisme, multiplication des sorties cinéma, fast-foods…
Le progrès des apparences (1/2)
Estime de soi - Respect d'autrui
Mythes & impostures de la modernité (3/3)
Mythes & impostures de la modernité (2/3)
Mythes & impostures de la modernité (1/3)
Arithmétique de zakat el-mal
Sunnisme & Chiisme en islam
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Vers une nouvelle ère spirituelle ? (1/2)
Une Jeunesse : "Red Bull" (2/2)
Une Jeunesse : "Red Bull" (1/2)
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La vérité sur l’esclavage (1/2)
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