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    Souhayl.

    CHRONIQUE : Conversion, voile et soumission
    par Souhayl. A

    Toujours dans le volet des réponses sous forme de chronique, aux questions qui nous ont été le plus fréquemment posées dernièrement, nous exposons ici quelques notions fondamentales qui ne sont pas des fatwas mais plutôt des réflexions propres à nous concernant la femme musulmane et son rôle au sein de la cellule familiale.

    Question transmise le 05/10/2008 :

    « Je suis catholique de naissance mais non pratiquante. Je vis avec un musulman pratiquant. Je songe à me convertir car dans le catholicisme, je ne me retrouve pas (…) je voudrais savoir si le voile est une obligation et si oui comment mettre le voile ? Et si le voile doit être porté pour son mari, pour soi ou pour Dieu. Ensuite est-ce qu'une femme doit être soumise à son mari et à sa famille c'est- à-dire est-ce qu'elle est obligée d'être femme au foyer, est-ce qu'elle peut prendre des décisions pour sa famille ou est-ce que les décisions doivent être prises par le mari ? Est-ce qu'elle peut refuser les choix et ordres de son mari ? »

    La conversion à l’islam :

    Il faut savoir d’abord, que l'on se convertit à l'islam par conviction religieuse et non par « amour » c.a.d par désir de connaissance de Dieu, de ses commandements et non par "sentiment" pour un homme ou pour une femme. Il est même déconseillé dans toute religion d’entreprendre une telle démarche, sans une réelle analyse au préalable des conséquences qui peuvent en découdre (voir les réponses aux questions numéro 25 et 26 à ce sujet, que nous avons déjà formulées par le passé sur notre site : ici).

    Le Voile :

    Sur la question du voile islamique : Il est tout à fait possible de se convertir à l'islam sans porter le voile dans un premier temps, car ce dernier doit exprimer en réalité le signe apparent et extérieur d'une certaine maturité spirituelle, d’où sa fonction de Kamalud-Din (parafe de la religion). Considéré dans l’absolu comme une obligation religieuse par la plupart des interprètes officiels de la tradition islamique (Les Ulama-ad-dahir), le voile est le signe distinctif qui permet à une femme d’afficher sa foi, d’exprimer sa pudicité et de se protéger ainsi que sa famille du regard tendancieux des hommes.

    Il faut également savoir que le voile n’est pas une spécificité de l’islam ; qu’à l’origine il est présent dans toute les traditions qui ont précédé la religion musulmane, jouant plus ou moins le même rôle que dans l’islam. Saint-Paul, dès les premiers siècles du christianisme en prolongement aux enseignements du Christ, l’instaura comme habit pour toute femme chrétienne s’aventurant à l’extérieur de sa demeure familiale afin qu’elle puisse être respectée et reconnue par le monde extérieur comme appartenant à la communauté chrétienne. Plus tard, pour des raisons que nous jugeons inutiles d’exposer ici, le voile chrétien fut restreint au champ religieux (Eglises, fêtes religieuses…) pour finir par disparaître complètement de la sphère publique, exception faite pour les « religieuses » de l'église. Dans le judaïsme traditionnel, ou dans l’hindouisme encore plus ancestral, le voile a toujours fait partie de la culture de la femme comme un élément inhérent à sa nature.

    Autrement dit, le voile traditionnel a accompagné les femmes depuis des millénaires en Orient tout comme en Occident et constitue un des symboles d'une spiritualité vivante ; il n’est nullement apparu avec la civilisation musulmane contrairement à ce qu’on laisse croire de nos jours. L’avènement de la modernité depuis trois siècles avec toutes ses idéologies « progressistes » et hostiles envers les religions a fortement contribué à lui donner une connotation péjorative dans la mentalité collective des gens.

    C’est au nom de cette même modernité que l’on diabolise aujourd’hui le voile islamique, prétextant fallacieusement que ce dernier est un outil de soumission de la femme à l’homme et un frein à son évolution et à sa liberté individuelle (ou plutôt à son libertinage).

    Raisonnement fort médiocre et dénué de lucidité pour toute personne connaissant bien le monde musulman. Ce qu’il convient de retenir de tout cela, c’est que le voile islamique que l’on veut considérer aujourd’hui comme étant un « outil communautaire » (Voir notre article sur « Voile d’illusion, voile de conviction » ) est avant tout indéniablement un voile « spirituel » et religieux. Qu’à partir de là, il convient mieux pour la femme musulmane d’aborder la question de le porter ou pas avec un esprit de « convictions religieuses » ; non de soumission à l’homme ou à sa famille mais plutôt de conformité aux préceptes et à la volonté du Créateur de toute chose.

    Enfin, Il est recommandé avant de respecter une quelconque obligation religieuse, de faire l’effort de comprendre son fondement et la raison de son instauration au risque de ne pas tomber dans une vision étroite et simpliste de la religion. (Concernant l’instrumentalisation du voile à d’autres fins que religieuses, se référer toujours à notre article sur « Voile d’illusion, voile de conviction » ).

    Qu’est-ce que la « soumission à Dieu » (el-islam lil allah) dans la religion musulmane ?

    Nous avons fait allusion plus haut à la soumission à Dieu, ce qui nous amènerait à en dire quelques mots sur son sens et sa véritable signification en islam :

    Beaucoup de nos contemporains ne distinguent guère entre la soumission à Dieu, dogme religieux irrévocable dans l’islam (le mot islam veut dire étymologiquement entre autre abandon ou adhésion totale à Dieu), de la soumission à un homme, un clan ou une collectivité. Depuis l'avènement du monde moderne où l'homme est soit disant totalement « libre » de sa pensée et de son action, la tendance à combattre les dogmes religieux (soi-disant obstacles à la réalisation de cette liberté) s'est accentuée à mesure que l'influence et le rôle joué par ces mouvements « libertaires » qui furent notoirement « antireligieux », pris de l'importance dans les sociétés occidentales. Le travail de subversion et la pression intellectuelle exercés par ces mouvements a rendu la simple prononciation du mot « soumission » comme bien d'autres mots en rapport avec la religion, détestables pour ne pas dire tabous aux yeux de nos contemporains (Il n y a qu'à voir par exemple le martèlement médiatique et la propagande des féministes en France sur la question du voile).

    Dans la société arabe, la soumission de la femme mariée à la famille de son mari ou plutôt l’adhésion de cette dernière au nouveau clan de son conjoint est une coutume tribale qui n’a rien à voir avec la religion musulmane mais remonte à une époque bien lointaine avant même l’avènement de l’islam. Cette forme d’allégeance de la femme au mari et à sa famille, visible encore de nos jours dans bon nombre de sociétés méditerranéennes, n’est pas à mettre sur le dos des religions et notamment de l’islam dans la mesure où cette coutume date bien d'avant ; en Islam elle s'est construite sur les vestiges des sociétés patriarcales arabes préislamiques.

    Que dit réellement le Coran et la Sunnah sur les femmes et leur rôle dans la famille ?

    Pour la question générale du rôle de la femme en islam et dans la société moderne, nous avons consacrer une étude globale consultable ici. Il ne s'agit donc pas de nous répéter indéfiniment sur ce sujet mais de confirmer ce qui a déjà été dit et donner sommairement quelques éléments supplémentaires de réflexion :

    Il faut savoir qu’en islam la femme a ses droits et l’homme a ses propres droits. Dans le cas du mariage, il y a de nouveaux droits qui entrent en jeux dans le couple au même titre que de nouveaux devoirs. La distinction de ces droits de chacun n’a pas pour but de conférer à l’un des conjoints un statut supérieur à l’autre – comme le prétend le point de vue moderne qui s’appuie sur des mauvaises traductions du Coran– mais plutôt de bien clarifier les devoirs de chacun envers l’autre.

    A analyser les versets mal traduits du Coran reprit souvent par les adversaires de l’islam qui traduisent par exemple "qui a de l'autorité sur les femmes" le mot arabe « Qawwamoun ». Ce mot cité dans le verset 34 de la Sourate 4 (Les Femmes) se trouve donc détourné de son sens originel et de sa signification propre qui en réalité ne fait que mettre le doigt sur la responsabilité de l’homme vivant dans un système traditionnel d'entretenir financièrement sa femme, ainsi que l’obligation de lui apporter protection morale ainsi qu’à toute la cellule familiale.

    De même la mauvaise traduction du mot « darâdja » du verset 288 de la sourate 2 est à l’origine de la confusion qui veut que Dieu place l’homme dans le Coran à un degré supérieur de celui de la femme. Alors que les degrés de différenciation qui sont en jeu ici ne concernent nullement le statut moral ou social de la femme mais plutôt une « hiérarchisation » des responsabilités au sein d'une cellule familiale composée d'un homme et d'une femme.

    Le Coran indique clairement que la seule base de supériorité à retenir entre les hommes est la piété et la droiture, non le sexe, la race, la couleur ou la richesse.

    L’islam considère donc, les hommes et les femmes tous deux issus de la même racine spirituelle, mais distingue l’ordre cosmique auquel se rattache chacun ; bien que la position cosmique des deux soit égale sur le fond et les ramène vers le même objectif, il subsistera quoi qu'on en dise des différences physiologiques et psychologiques manifestes entre l’homme et la femme dont il faut aussi tenir compte (ex : la grossesse et l'accouchement sont des expériences mystiques dont les mystères profonds échapperont toujours à l’homme). De même qu'il est largement admis de nos jours qu'il existe une extériorisation de l'affectif et de l'émotionnel beaucoup plus importante chez la femme que chez l'homme (1).

    La répartition et la complémentarité des devoirs et des responsabilités dans le modèle sociétal islamique –s’il est bien mis en place et observé– sont indéniablement bénéfiques pour les femmes dans la mesure où elles protègent leur intégrité financière, physique et morale plus qu’aucun autre système (2). Cette sagesse divine permit par exemple durant des siècles à des femmes d'intégrer dignement une cellule familiale sachant les obligations qui leur sont dues, sans être mises en compétition permanente, d'abord entre elles (par la course au libertinage et à la surenchère érotique) puis par une compétition dangereuse avec les hommes (érigés par les féministes en éternels rivaux des femmes) dans tout les domaines de l'existence. Cette même compétition qui engendre ce que l'on appelle aujourd'hui « la guerre des sexes ».

    (1) Voir également l'étude de Serge Ginger sur les différences psychologique entre les deux sexes issues des dernières publications de la neuroscience.
    (2) La encore voir notre dossier sur "la femme en islam " >>

                                                                          Cet article a été déjà consulté 53891 fois
     

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    tamazirtmuslimine
    22 décembre 2008
    21:39:15

    salam alaykoum

    machallah pour la future convertion du message de ma soeur
    tres bon site bonne continuation a vous et a votre èquipes .balakallah oufik a vous tamazirt muslimine

     

     

    Amma
    16 juillet 2013
    18:06:29

    Alhamdoulilay!

     

     

    Amma
    16 juillet 2013
    18:07:45

    Merci pour cet article fort enrichissant! Qu'Allah tout puissant nous quide de sa lumière et nous fasse miséricorde!

     

     

    Dernière mise à jour : 01/08/2014 - Nombre visiteurs : 10007089
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