125. Par la sagesse et la bonne exhortation appelle (les gens) au sentier de ton Seigneur. Et discute avec eux de la meilleure façon. Car c'est ton Seigneur qui connaît le mieux celui qui s'égare de Son sentier et c'est Lui qui connaît le mieux ceux qui sont bien guidés. (Sourate 16 Les Abeilles)
On trouve un nombre conséquent de versets dans le Coran appelant les musulmans à la tolérance envers les hommes, qu’ils soient non-croyants ou qu’ils pratiquent une autre religion. La tolérance est donc un principe transcendant en Islam et un commandement divin.
Les exemples d’actes de profonde tolérance de la part des grandes figures musulmanes à travers l’Histoire ne manquent d’ailleurs pas, et il est intéressant d’en relever quelques uns ici afin de montrer à quel point les valeurs de pardon et de miséricorde ont toujours fait partie de la tradition islamique dès les premiers temps de l’apparition de cette religion.
L’un des premiers exemples de tolérance dont un musulman a pu faire preuve se trouve a travers la personne du prophète Muhammad (PBSL), qui a son arrivée à Médine à l’issu de l'hijra, intima l’obligation aux Banû Aws et Banû, Khazraj, deux tribus Arabes alors opposées dans une querelle sanglante vieille de plus d’un siècle, de déposer les armes, de se réconcilier et de former un seul et même groupe, les Ansars, qui seront désormais les frères des Muhâjirûns. Le prophète de l’Islam (PBSL) demanda également que soit respecter la vie de chaque citoyen de Médine, qu’il soit juif, musulman ou autre, de même que leurs biens.
Autre célèbre exemple, celui qui survint lors de la bataille de Badr, où le prophète (PBSL) ordonna à ses compagnons de ne point s’en prendre aux vieillards, aux femmes ou aux enfants, et de ne point tuer un ennemi sans défense ou ayant déposé les armes, et encore mieux, d’épargner tout ceux qui s’étaient constitués prisonniers.
De même lors de sa conquête de la Mecque, reprise par les musulmans en 629, Muhammad (PBSL) dicta l’injonction aux musulmans de ne point entrer dans les demeures des Quraychites par abus de force sans y être autorisés, et de ne point atteindre à leur biens ou leur vie (1).
Et il est également aisé de trouver d’autres exemples dans l’historie de l’islam de comportement reflétant la même sagesse et la même grandeur d’âme dont voici un bref aperçu largement connu et admis des historiens :
- Umar (2), à la tête d’une immense armée musulmane, lors de sa prise de Jérusalem en 638, manifesta une tolérance envers les populations non-musulmanes jamais vue auparavant. Il décréta ainsi de ne point toucher aux édifices religieux chrétiens, et fit reconstruire certains temples juifs détruits par les chrétiens qui les persécutaient farouchement à l’époque. Avec l’arrivée des musulmans, les juifs qui furent expulsés de la terre Sainte 500 ans plus tôt, pouvaient désormais revenir à Jérusalem et de nouveau pratiquer leur religion en paix.
- Saladin, ou de son vrai nom Salahu a-din Yûsuf al ayubi, a lors de sa reconquête de la ville de Jérusalem (3), garanti un sauf conduit pour chaque habitant de Jérusalem chrétien désireux de quitter la ville désormais dans les mains des musulmans, non sans permettre une nouvelle fois le retour des Juifs dans la ville sainte (4)
- Enfin, la présence musulmane en Andalousie s’est toujours traduite (les historiens s’entendent largement sur ce point) par une grande tolérance des gouverneurs et sultans musulmans vis-à-vis des autres communautés (notamment juives et chrétiennes) qui cohabitaient pacifiquement entre elles d’un coté et avec les musulmans de l’autre, le tout dans une péninsule ibérique qui restera plusieurs siècles sous autorité musulmane.
La notion de tolérance telle qu’elle fut donc énoncée en Islam que ce soit dans le Coran ou en accord avec la parole prophétique, est intimement liée à celle de la "paix" et de la "justice", et plus précisément d’une « paix universelle » que l’homme projette de réaliser individuellement durant son séjour terrestre et dont la somme à une échelle plus large (communauté ou nation) est aussi une forme d’humanisme du moment où elle fait sortir l’homme du tribalisme ethnique pour l’inscrire définitivement dans l’ « universalisme ». Telle est la largeur d’esprit dont est doté le musulman qui a saisi le véritable sens du message islamique :
« Ô hommes! Nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle, et Nous avons fait de vous des nations et des tribus, pour que vous vous entre-connaissiez. En vérité, le plus méritant d’entre vous auprès de Dieu est le plus pieux. Dieu est Omniscient et bien Informé. » (Coran, 49:13)
Cependant comme dans toute période d’obscuration intellectuelle et de décadence socio-culturelle, les messages religieux se trouvent victimes d’une déformation lente et progressive de leur message originel. Ce qui souvent donne naissance à de nombreuses sectes et autres courants fanatiques, persuadés de détenir la vérité au détriment des autres. Dans une position de force, ces mouvements affichent une obsession permanente de vouloir imposer leurs croyances au reste du monde. Une forme d’intolérance, qui n’est pas l’apanage exclusif des religions comme on voudrait trop souvent nous le faire croire (5), s’installe donc progressivement dans ces groupes religieux et qui peut aller loin dans la radicalisation, à mesure que l’écart entre sa propre idéologie et le reste du monde s’intensifie.
Si le mode de pensée fanatique se sert de la divergence culturelle et intellectuelle des hommes et d’une interprétation exclusivement mono déterministe du monde, pour instaurer une sorte de dictature de l’intolérance, le New Order dans lequel s’achemine le monde moderne est loin d’être le « paradis terrestre » tant promis à l’homme depuis trois siècles déjà.
S’il est en effet facile de pointer du doigt le fanatisme religieux comme le fléau du nouveau siècle, et l’incarnation inacceptable de l’intolérance, il est en revanche plus difficile et même devenu tabou au nom du scientisme et de la « religion du progrès » de dénoncer toutes les intolérances sur lesquelles s’est construit et continue de le faire le monde industrialisé. Car de ce point de vue ; autant le mensonge est pardonnable, autant est intolérable l'individu qui ment à soi-même.
En quoi réside réellement la valeur d’une civilisation comme la « moderne » qui s’est bâtie sur la traite des Noirs, sur l’extermination des indiens d’Amérique, sur la colonisation et l’exploitation physique et économique des plus faibles ou sur la destruction de la nature…? Autrement dit, peut-on vraiment prêter l’oreille à l’homme moderne donneur de leçons de tolérance quand ce dernier s’obstine dans l’arrogance et l’étalage de la force brute et qu’il est incapable de mesurer les dégâts même de son intolérance à travers l’histoire récente, que ce soit vis-à-vis de ses semblables ou de l’environnement qui l’entoure ?
Si l’on considère par exemple la tolérance comme devant être la définition donnée par l’UNESCO (6) à ce mot, on se rend compte rapidement que le chemin vers une application totale de cette formule est encore loin d’être complètement aboutie en Occident : hégémonie d’un mode de vie individualiste, vu et voulu comme l’unique raison d’être des hommes…dictature de la pensée unique, restriction de la liberté d’expression (sauf quand elle est en accord la pensée dominante et les lois du marché), asservissement à l’idéologie de l’argent…vision évolutionniste de l’existence accompagnée d’une interprétation darwinienne de l’Histoire (la Raison du plus Fort)…Autant de notions fallacieuses qui dépouillent l’homme de son humanité et l’entrainent chaque jour d’avantage vers le chemin de la déchéance totale. Que dire aussi de l’oppression des faibles par le système de gouvernance globale, des déséquilibres économiques produits chaque jour par les requins de la finance et toute sorte de vampires de la spéculation, de l’écart honteux de plus en plus flagrant entre les pauvres et les riches, conséquence d’un libéralisme sans âme, de l’intolérance morale et physique envers les vieux et les handicapés ou envers ceux enracinés encore dans une spiritualité (assimilée souvent à des faibles d’esprit) ? Les voilà en vérité les nouvelles formes d’intolérance contemporaine qu’il faut s’empresser de combattre.
(1) Ceci contraste fortement avec le comportement des Quraychites qui firent preuve d’une grande cruauté envers les musulmans et le prophète (PBSL) lorsqu’ils étaient encore présents parmi eux. Se référer à notre article sur la conquête de la Mecque >>
(2) Deuxième calife de l’islam dont le règne, la piété et la pratique du pouvoir continuent d’être une référence pour tous les musulmans. Se référer à notre article sur Umar Ibn al-Khatab >>
(3) Cette dernière était occupée par les francs depuis un peu moins de 50 ans, à l’issue d’une bataille qui resta dans les mémoires de la région comme étant une horreur et une pure boucherie. Les francs massacrèrent vieux, femmes et enfants, juifs et musulmans, en allant les passer au fil de l’épée jusqu’à l’intérieur des synagogues et des mosquées de la ville sainte. Des épisodes de cannibalisme sur des nouveaux-nés furent même rapportés par des chroniqueurs chrétiens.
(4) Le film de Ridley Scott, Kingdom of heaven illustre à ce sujet fort bien l’esprit de tolérance et de justice dont firent part les musulmans de l’époque et leur chef suprême lors de cette bataille.
(5) On pourra à ce sujet parler de l’affaire toute récente de ce médecin pro-avortement assassiné dans une Eglise par un extrémiste protestant, où encore les délires ethnocentristes et racistes des religieux sionistes autour de la notion de « terre promise » ou quant à leurs rapports aux non juifs .
(6) Définition de la tolérance selon l’UNESCO : « La tolérance est le respect, l'acceptation et l'appréciation de la richesse et de la diversité des cultures de notre monde, de nos modes d'expression et de nos manières d'exprimer notre qualité d'êtres humains. Elle est encouragée par la connaissance, l'ouverture d'esprit, la communication et la liberté de pensée, de conscience et de croyance. La tolérance est l'harmonie dans la différence. Elle n'est pas seulement une obligation d'ordre éthique ; elle est également une nécessité politique et juridique. La tolérance est une vertu qui rend la paix possible et contribue à substituer une culture de la paix à la culture de la guerre. » (http://www.unesco.org)
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aissa(jesus) 20 août 2010 04:04:28 | Que pensez vous de ce verset authentique tiré du coran: |
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