- Je suis sportif de niveau national, et je me déplace régulièrement (entre 80 km et 1200 km) tous les week-ends, c’est variable. Pendant le mois de ramadan, je serai amené à me déplacer. Ce sport est mon deuxième métier et inchallah si ALLAH me l'a écrit lorsque je passerai au niveau professionnel, sa sera a plein temps.
L'année dernière j'ai jeune pendant mes déplacement et match et sincèrement ce n’est pas facile. Cette année je ne souhaiterai pas jeuner le jour des matchs.
Est ce que la religion me permet de ne pas jeuner le jour des matches???
Merci d'avance de me fournir des informations afin de ne pas me tromper et d'être toujours dans la bonne voie.
- Je suis cadre et je n’arrive pas à me concentrer suffisamment sur mon travail pendant le jeûne, à chaque ramadan j’ai donc la pression... Ai-je le droit de ne pas jeûner pendant la semaine si mon poste est en danger ?
- Est-ce que c’est vraiment possible d’assurer son travail correctement pendant le jeûne, sans se mettre physiquement en danger surtout quand le ramadan tombera en plein été avec des journées très longues et chaudes ?
- Je suis footballeur et j’ai envie de réussir dans mon sport. Si tout va bien inchallah, je signe bientôt mon premier contrat pro. Sachant que j’ai beaucoup d’entrainement et de travail physique au début de chaque saison, est-il possible de ne pas jeûner durant le stage de préparation et de récupérer les jours à une date ultérieure ?
Réponse :
Le Ramadan est censé être un mois de recueillement et de spiritualité pour tous les musulmans. Observer le jeûne avec ferveur et le placer au centre de ses préoccupations quotidiennes est un acte dont beaucoup de musulmans méconnaissent les bienfaits pour le salut de leur âme aussi bien dans le séjour terrestre que dans l’au-delà, une fois passé à la demeure dernière chez Allah subhanahou wa taal’a. Il ne faut donc pas perdre de vue ces notions au moment de se donner des priorités et des objectifs au sein d’une société.
Les principaux motifs qui donnent actuellement permission de rompre le jeûne sont ceux fixés à partir du Coran et de la tradition prophétique par les instances islamiques qualifiées en la matière (se référer à « notre dossier sur le Ramadan »).
Pour venir à vos interrogations et en mettant de côté la question traitée plus loin du sport comme métier ; est-il vraiment raisonnable de se ménager le « sacré » pour s’assurer le « profane » et de ne pas accomplir le jeûne uniquement par souci de « carrière » ou de performance sportive ? Autrement dit, vouloir réussir sa vie professionnelle est une chose, mais le faire carrément au détriment de la spiritualité en allant même jusqu’à épouser des thèses « libertaires » ou laisser émerger au fond de soi l’idée toute « laïque », que la religion est un obstacle à la vie ordinaire en est une autre chose. Or c’est bien l’homme qui est aux commandes de sa vie et c’est bien lui quelque part qui est responsable de ses actes et qui fait ses propres choix. Considérer donc la religion d’un point de vue toute inférieure, comme étant quelque chose à relativiser, qui n’a pas de place dans le monde d’aujourd’hui est une misérable attitude, totalement étrangère à l’esprit de l’islam qui englobe le spirituel tout comme le social. En effet, nous sommes convaincus que l’homme n’est nullement plus agitateur et égaré que quand il se détache de sa tradition d’origine pour suivre aveuglément des schémas de pensée et des philosophies de vie comme celles si répandues dans le monde moderne qui marginalise la religion et la placent au dernier rang des préoccupations existentielles. Nous nous sommes largement exprimés à travers nos chroniques passées sur les ravages de la mentalité moderne et les régressions dans l’ordre mental engendrées par cette dernière pour nous éviter d’y revenir encore une fois.
A partir donc de ces considérations et pour venir au seul point de vue qui nous intéresse ici qui est celui de la tradition musulmane, il n’est pas autorisé à un musulman de délaisser un pilier de la foi pour le profit d’une activité profane quel que soit l’impact futur de cette dernière sur sa vie ; c’est donc l’activité humaine avec tous ses rythmes sociaux qui doit servir d’effet de levier vers la spiritualité et non le contraire (Voir aussi à ce sujet notre chronique sur « le Ramadan & le travail moderne »).
Mais dans des pays non-musulmans comme la France nous sommes bien conscients également qu’il est difficile de se dégager de ses obligations contractuelles pour accomplir sans peine ses rites religieux. Là-dessus l’avis est partagé entre les savants musulmans quant à l’application d’une sorte de « jurisprudence d’exception » qui viendrait se conformer au droit déjà en place dans ces territoires là, ou le maintien sans dérogation des règles en vigueur dans « dar el- islam ». Quoi qu’il en soit, et au delà des contingences spéciales et temporelles, les possibilités de vivre sa religion n’ont jamais manquées pour toute personne soucieuse de préserver son dine, dans la mesure où en dehors des certaines « périodes totalisantes » qui ont dépouillées l’homme de toute liberté individuelle, ce dernier à toujours conservé par grâce divine (rahma), une certaine marge de manœuvre pour lui permettre de s’adonner à l’adoration de Dieu en totale soumission et sans craindre pour sa vie.
Cette brève digression faite, venons-en à présent au sport, comme activité rémunératrice ou ce que l’on nomme aujourd’hui, « sport professionnel » ou de « haut niveau ». Là encore nous renvoyons nos lecteurs à la réponse numéro 38, déjà formulée à ce sujet, consultable au lien suivant, qui traite de la question posée récemment sur « l’incompatibilité du ramadan avec le sport de haut niveau ».
Enfin, pour finir nous ne manquerons pas de rappeler la nécessite d’être pleinement conscient en tant que musulman, qu’il ne faut pas attendre grand-chose d’un système libéral qui encourage l’individualisme et l’intérêt égoïste et les hisse au rang de ses valeurs les plus suprêmes. Que face aux multiples difficultés rencontrées dans une société bâtie sur des principes antispirituelles, il faut savoir se dépasser et redoubler d’efforts intérieurement pour être en position impeccable vis-à-vis de sa religion et non la subir comme une tare ou la sacrifier constamment sur l’hôtel des illusions modernes, car il est bien plus aisé de démolir une fondation que de la construire ; comme il est plus facile de rebâtir un mur une fois pour toute sur des bases saines, que de colmater indéfiniment ses brèches : « Lequel vaut mieux? Celui qui a fondé son édifice sur la piété et l’agrément de Dieu ou celui qui a fondé son édifice sur le bord d’un précipice prêt à s’écrouler en l’emportant dans le feu de la Géhenne? » Coran (9 :109).
A défaut, de donner une réponse définitive ou une fatwa légale (ce qui rappelant-le n’est nullement notre rôle), nous nous arrêterons donc à ces considérations sommaires, qui espérons-le contribueront à éclairer nos coreligionnaires. Merci également, d’avoir eu le courage de poser ces questions dont vous n’êtes surement pas les seuls à vous préoccuper.
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