Une fois arrivé à Bassorah, Ali entama une série de négociations avec Talha et Zubair, afin de trouver une issue pacifique à la crise. A la suite de longues discussions de plusieurs jours, un accord de paix pouvait bientôt être signé, car Ali s’était engagé à réprimer l’assassinat d’Uthman, contre une promesse de la part d’Aicha, Talha, Zubair et de leurs hommes de lui rester fidèle et de le reconnaître comme calife.
Or, les rangs d’Ali comptés parmi eux Abdullah bin Saba, qui avaient été un des principaux investigateurs des émeutes qui avaient abouti à l’assassinat d’Uthman. Craignant d’être tué en cas de réconciliation, Abdullah bin Saba et ses compagnons décidèrent de lancer une attaque surprise de nuit contre l’armée d’Aicha, ce qui déclencha le début des hostilités entre les deux camps. La tradition retiendra cet affrontement sous le nom de : Bataille du Chameaux (8).
Au cours de la bataille, qui fut particulièrement acharnée et sanglante, plus d’une soixantaine des hommes d’Aicha moururent en essayant de protéger son chameau. L’affrontement tourna rapidement à un véritable carnage, qui allait se solder par un bilan lourd de presque 10 milles musulmans tués y compris Talha. Afin de mettre un terme à ce conflit fratricide, Ali ordonna de couper les pattes arrières du chameau d’Aicha. La bête s’écroula aussitôt et Aicha fut obligée de sortir de sa litière.
On raconte que malgré la furieuse bataille qu’ils venaient de livrer, Ali et Aicha en restèrent là (les liens du sang étant trop fort entre eux) et se séparèrent sans qu'aucun parti n’ait pris le dessus sur l'autre ; de même chaque combattant pu repartir chez lui avec ses biens, en toute quiétude. Seule la sensation d’avoir commis un affreux gâchis hantait à présent les esprits de chacun et tous retournèrent chez eux honteux des évènements qui venaient de se dérouler.
Ali, malgré l’acte de rébellion dont avait fait preuve les habitants de Bassorah à son égard, décida d’amnistier la ville. Il rappela également aux musulmans leur devoir d’unité et de respect vis-à-vis des commandements de Dieu.
Le calife décida également de nommer Kufa comme nouvelle capitale de l’empire, car c’était une ville riche, qui lui permettrait de disposer de suffisamment de ressources en hommes et armes pour la future campagne qu’Ali devrait sûrement mener en Syrie. En effet, Muawiya était à présent le seul gouverneur à ne pas encore avoir prêté allégeance au calife Ali.
Muawiya avait été nommé gouverneur par le précédent calife Umar Ibn Al Kattab, et bénéficiait d’un grand prestige au sein de la contrée qu’il administrait. Quand Uthman fut assassiné, Muawiya ne put accepter l’opinion d’Ali de laisser le meurtre d’Uthman sans vengeance immédiate. Il bénéficiait également du soutien du gouverneur d’Egypte, Amr Ibn Al as, qui souhaitait lui aussi la démission d’Ali si ce dernier persistait à ne pas vouloir venger expressément la mort d’Uthman, et qu’ensuite le peuple choisisse lui-même son calife par vote. Certains parmi les musulmans pensèrent alors que ce désir de vengeance masquait en fait une volonté de Muawiya de s’approprier le califat suite à une probable éviction d’Ali, mais Muawiya nia les faits.
Malgré plusieurs messagers envoyés de part et d’autre par Ali et Muawiya, pendant une période de plusieurs semaines, une alternative à la guerre ne put être évité, Ali étant finalement accusé par Muawiya et ses partisans de couvrir le meurtre du précédent calife Uthman.
La bataille eu donc lieu à Siffin, et commença le premier jour du Mois de Saffar, en l’an 37 de l’Hégire. Elle fut particulièrement violente, Ali et Muawiya étant tout deux de fiers combattants, refusant de se replier sans avantage décisif sur l’ennemi. Toutefois, Ali sembla à un moment prendre le dessus, et Muawiya décida alors d’employer un stratagème afin de faire stopper la bataille à son avantage.
Il demande à ce que des corans soient placés à l’extrémité des lances de ces soldats, et il s’adressa lui et son armée à celle d’Ali en ses termes :
«Voici le livre d’Allah, le Tout-Puissant, criaient-ils. Il décidera entre nous. Si nous partons, qui défendra les frontières à l’Ouest ? Si vous partez, qui défendra les frontières de l’Est ? » Ali eu beau essayer de faire comprendre à ses hommes qu’ils s’agissait d’un piège, ces derniers refusèrent de poursuivre le combat, prétextant être appelés au nom du livre de Dieu, et ordonnèrent même au calife de proclamer le cessé le feu, sans quoi il subirait le même sort qu’Uthman.
C’est donc un Ali désespéré qui ordonna à ses troupes de se replier, pour ensuite retrouver Muawiya afin de discuter l’arrangement que ce dernier souhaité faire au nom du Livre de Dieu.
Muawiya proposa que deux juges, chacun issu d’un camp différent soit nommé, afin de trancher sur la solution à apporter au différent qui oppose Ali à Muawiya. Ali accepta à contrecoeur, et les juges avaient désormais jusqu’au mois de Ramadan pour trouver une issu finale au problème qui avait déjà fait tant de victimes parmi les musulmans. Rien que la dernière bataille avait déjà coûté la vie à une dizaines de milliers d'hommes.
(8) Car pendant cette bataille une soixantaine de musulmans du clan de Aicha sacrifièrent leur vie pour défendre le chameaux qui la portait.
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