On ne nous dit pas tout, ça c’est une certitude acquise et assimilée depuis longtemps, même si la pilule est souvent dure à digérer, mais serions-nous pris pour des pigeons en matière d’alimentation ?
Après les fraudes décomplexées et lucratives au Halal qui ont jeté un pavé dans la mare de la grande distribution et fait naître une suspicion qui ne nous a plus quittés, va-t-on dorénavant connaître l’angoisse de l’assiette pleine, mais pleine de quoi au juste ? De porc ?
Dans les affres du scandale des Lasagnes Findus farcis à la viande de cheval, et d’une traçabilité qui a emprunté des détours mensongers, les consommateurs européens, déjà grugés par l’Euro, sont-ils voués à être les éternels dindons de la farce, à la lueur de la décision de la Commission européenne tombée jeudi : les poissons d'élevage pourront à nouveau être nourris avec des farines de porc et de volailles à compter du 1er juin, un mode d'alimentation qui était prohibé dans l'UE depuis la crise de la "vache folle" en 1997.
"Elle améliorera la durabilité à long terme du secteur de l'aquaculture, car ces protéines animales transformées (PAT) pourraient être un substitut précieux aux farines de poisson, qui sont une ressource rare", a indiqué Bruxelles dans un communiqué, poursuivant : "Elle est conforme aux avis scientifiques les plus récents selon lesquels le risque de transmission d'ESB entre animaux non ruminants est négligeable pour autant qu'il n'y a pas de recyclage entre les espèces".
Finie, éradiquée la « vache folle » nous assure-t-on, l’Europe est venue à bout de l’épidémie de l'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB), et ses sages ont déjà concocté une mixture révolutionnaire, labellisée « économique et hors de danger », mais qui ne sera pas au goût de tous. Ayant trouvé la recette magique, la commission européenne prévoit même de "réintroduire l'utilisation des PAT de porc et de volailles pour les volailles et les porcs". Cette autorisation interviendrait en 2014, selon un porte-parole de l'exécutif communautaire.
On risque fort de ne plus jamais regarder nos assiettes comme avant, mais d’avoir plus que jamais l’œil rivé sur les ingrédients qui composeront nos menus du futur…