Selon la tradition musulmane, Jésus est le dernier messager (1) envoyé au peuple d’Israël, et succède aux autres prophètes d’Israël (Coran 5,46; 57,27). Il confirme la Torah (3,50; 5,46; 61,6), supprime quelques interdits (3, 50), et surtout annonce la venue du Paraclet (2) : son successeur naturel Muhammad (PBSL) (61,6).
Ainsi, le Coran enseigne que Jésus est un prophète humain, un homme créé par Dieu à partir de rien, de la même façon qu’Adam. Le verset 59 de la sourate AL-IMRAN explique ce concept théologique dans ces termes :
Comme nous l’avons souligné plus haut, la plupart des musulmans croient sans exiger de preuves à l’aspect surnaturel qui a entouré la naissance, la mission et même la fin de Jésus. Cependant des divergences notoires distinguent le récit biblique de celui du Coran. La crucifixion et la résurrection de Jésus font ainsi parties des principaux sujets de discorde entre théologiens chrétiens et musulmans.
Nombreux furent les commentateurs qui tentèrent l’exégèse coranique des versets relatant les derniers moments de Jésus (PBSL) sur terre, mais il est fort de constater que le sens profond de ces derniers demeure encore mystérieux.
Cependant qu'ils soient sunnites ou chiites, les musulmans dans leur grande majorité approuvent le récit Coranique selon lequel, Jésus (PBSL) n’a jamais été mis à mort, ni crucifié par les hommes, mais seulement « rappelé » vers son Seigneur. Car Dieu dans sa majesté ne pourrait permettre un tel acte à l’encontre de son envoyé. Que s’est-il donc passé ? Le Coran affirme : « ... Or, ils ne l'ont ni tué ni crucifié; mais ce n'était qu'un faux semblant ! ».
Autour du mot « Faux semblant » qui veut dire aussi : un acte de "fiction" et non une réalité, en Arabe « Choubi’ha lahoum », s’est construite la principale thèse souvent avancée par les commentateurs du Coran. Ainsi pour Al Tabari il n’a jamais été question de réelle crucifixion, mais d’une crucifixion fictive, fruit d’une hallucination collective voulue par Dieu lui-même pour déjouer le stratagème des juifs et épargner à son prophète serviteur une mort humiliante.
Néanmoins ce qui reste sûr du point de vue musulman, c’est que Dieu fait goûter à Jésus l’état de mort terrestre « Ini Moutawaf’iqa », l’élève ensuite vers lui afin de purifier son âme « Mutah’irouqa » et lui assure un triomphe éternel sur les dénégateurs.
Dans la mystique musulmane, les idées de « rappel spirituel » ou d’« occultation Intemporelle » sont aussi retenues pour éclairer les croyants sur le sens caché de cette sourate.
Pour les soufis il n’y a en revanche aucun doute, l’occultation d’Issa (PBSL) est un fait qui échappe aux lois de la physique et reste quelque chose d'inappréhendable par l’homme agnostique ou "rationaliste" qui nie toute forme de "mystère". Ce passage du monde manifesté au monde "non manifesté " ou "monde indéfini" (alam al ghayb) sans subir réellement l'épreuve de la mort, n'est pas selon la Tradition un phénomène nouveau dans l'histoire de l’humanité : Enoch (en arabe Idris (PBSL), prophète cité deux fois dans le Coran), dont la tradition biblique et islamique racontent qu’il entra vivant au Paradis, en est un parfait exemple dans la mesure où il est dans le même cas que Jésus (PBSL) en ce qui concerne la fin de leur séjour sur Terre.
Enfin de part son occultation (toujours d'après l'ésotérisme islamique), Dieu assure au Messie une présence spirituelle permanente : « jusqu'au Jour de la Résurrection ». Cette présence mystique est ressentie en tant que telle par el-mutaçawif (le soufi) dans sa méditation transcendantale, et dans sa quête de l’Unicité divine qui passe par plusieurs stations spirituelles « Maqam’at », chaque station étant symbolisée par un prophète. La station de Jésus fils de Marie « Maqam Issawi » est à ce propos une des plus élevée.
La position de Jésus (PBSL) en Islam est donc sur ces points à l’opposée de la doctrine biblique qui enseigne que la mort de Jésus sur la croix, est un acte Divin (3) : « Dieu a tant aimé le monde, qu’il a envoyé son fils unique mourir sur la croix pour racheter les péchés de l’humanité au moyen du sacrifice de sa personne ».
(1) Les prophètes sont envoyés à un peuple spécifique qui s’est égaré, pour le remettre dans le droit chemin, sauf Muhammad (PBSL) qui est envoyé à l’humanité toute entière.
(2) Dans l’évangile selon Jean 16-13, Jésus annonce a ces disciples la venue imminente d’un Paraclet, en latin Paracletos (Consolateur), ou Péricletos (Le louer) qui est ni plus ni moins que la transcription étymologique du prénom Muhammad.
(3) Selon la bible Jésus (Dieu) accepte par amour pour l’homme de mourir sur la croix, afin de laver et absorber les péchés de l’humanité toute entière.
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