Habitué à larguer ses bombes sur Gaza tout en bombardant le monde de sa propagande pernicieuse, à partir à l’abordage des Flottilles de la Liberté pour les dévier, par la force, de leur cap vers l’enclave palestinienne, à saborder le processus de paix en rêvant de balkaniser la galaxie arabe, et ce avec une ahurissante prime à l'impunité et à l'illégalité décernée par une communauté internationale à sa botte, Israël n’aime rien moins que d’être la cible de scuds diplomatiques qui pulvérisent sa belle vitrine démocratique, en faisant tomber le masque du mensonge officiel érigé en système de gouvernance.
C’est Recep Tayyip Erdogan, le Premier ministre turc, qui a lancé ce missile politique touchant l’Etat hébreu en plein cœur, comme seule l’énonciation de la vérité est capable de le faire. Celui-ci a en effet démystifié sans ambages sa stratégie usant et abusant du « mensonge » pour masquer la réalité de ses raids aériens intensifs sur Gaza.
"Il (Israël) dit que (le Hamas) tire des roquettes. Mais quelqu'un est-il mort ?", a martelé Recep Tayyip Erdogan en présence de ses partisans à Istanbul, avant d’enfoncer le clou : "le nombre des Palestiniens que vous (Israël) avez tués est maintenant de 100. Sa vie (la vie d'Israël) est fondée sur le mensonge. Il n'est pas honnête.La cause palestinienne est notre cause", a clamé le premier ministre turc.
Son agression tragique reste gravée dans les mémoires de l’autre côté du Bosphore, le navire Marvi Marmara battait pavillon humanitaire, en 2010, en faveur de Gaza assiégée, martyrisée, et sinistrée, le foc gonflé d’espoir, voguant sur les flots pour tenter de briser le blocus israélien, avant de subir l’assaut sanglant de commandos israéliens, qui tuèrent neuf militants turcs pro-palestiniens lors de l’attaque, un dixième, grièvement blessé, décédant à l’issue d’un long coma.
Si l’opinion publique turque n’a pas oublié, son Premier ministre est hanté par son souvenir, et depuis plusieurs mois, de difficiles discussions sont en cours avec Israël pour dédommager les familles des victimes. Mais, le fil ténu du dialogue est aujourd’hui rompu, à l’heure où Gaza est à feu et à sang, Recep Tayyip Erdogan ayant lui-même brisé net la poursuite des négociations en ces termes : "Nous ne pouvons pas envisager de manière positive le processus de normalisation (entre les deux Etats) tandis que nos frères palestiniens sont tués".