La pratique de l’Islam, et notamment sur le plan spirituel, nécessite une croyance et une foi en Dieu qui a besoin d’être constamment entretenue et renouvelée. Parmi les pratiques qui permettent d’apaiser l’âme, d’augmenter la foi du croyant et de développer une certaine réflexion intérieure si importante pour acquérir la maturité spirituelle et cette fameuse sagesse muhamadienne si caractéristique des anciens, la pratique de la contemplation dont le silence constitue une des conditions impératives pour qu’elle soit féconde pour l’âme.
Le prophète Muhammad (PBSL) a souvent encouragé ses compagnons à méditer sur l’univers et leur propre création : « Méditez sur la création d'Allah et ne méditez pas sur Allah car vous ne l'apprécierez pas à sa juste valeur. » (Rapporté par Ibn Abbas).
Par ces paroles, le prophète de Dieu (PBSL) faisait directement référence aux versets coraniques suivant, qui invitent constamment les croyants à prendre le temps de réfléchir sur eux-mêmes et sur la Création dans son ensemble, car c’est par cette dernière que l’on peut se rendre compte de la perfection et de la grandeur de Dieu.
Le prophète de Dieu (PBSL) a également mis en garde ses compagnons contre les dangers que constituent l’abus de paroles et les conversations futiles : « la plupart des péchés du fils d’'Adam proviennent de sa langue ». Eviter de parler inutilement et préserver sa langue sont une façon de se prémunir envers Dieu, mais également un moyen d’éviter d’égarer son esprit et pour se focaliser ainsi davantage sur la religion et sur l’au-delà. Célèbre aussi le hadith où le prophète (PBSL) fut interrogé sur ce qui faisait entrer le plus les gens au Paradis. Il dit : « La crainte de Dieu et la bonne moralité ». On l'interrogea de même sur ce qui faisait entrer le plus les gens en Enfer et il dit: « La bouche et le sexe ». (Rapporté par At tirmidhi).
Tous ces conseils du prophète Muhammad (PBSL) rappellent au musulman les vertus de la méditation et du silence, et l’importance de ne parler que lorsque cela est réellement nécessaire et indispensable. C’est là une obligation pour qui désire apaiser son âme et se rapprocher de Dieu. Des conseils malheureusement de moins en moins suivis par les musulmans qui du point de vue de la théorie et du conseil à autrui, rivalisent avec le meilleur des imams, mais du point de vue de l’action citoyenne ou de la pratique personnelle, n’ont rien à envier aux pires des mécréants. Une schizophrénie collective qui s’accentue à mesure que l’ignorance des principes de l’islam s’amplifie, la répulsion de la religion s’installe, et le désir aveugle de modernité devient la voie royale de toute une vie (1).
Ce mot Arabe, que l’on pourrait traduire littéralement en français par les mots « tranquillité » ou « sérénité », est mentionné dans le texte coranique dans les versets 4 et 18 de la sourate 48 :
Ces versets font référence directement à l’épisode du traité d’Hudaybiyah (2) au cours duquel le prophète Muhammad (PBSL) et ses compagnons, partirent effectuer le pèlerinage à la ville de la Mecque, sans armes, même s’ils savaient qu’ils risquaient de se retrouver sans défense face à une force d’opposition importante de la part des Quraychites. C’est grâce à Dieu et à son envoi de « Es-sakina » sur le prophète de Dieu (PBSL) et ses compagnons que les croyants ne fléchirent pas dans leur foi, et choisirent d’avancer sans hésitation en direction de la cité gardienne de l’enceinte sacrée de la Kaaba.
Cette foi pure et intangible déployée par les compagnons du prophète de Dieu (PBSL) à cette occasion n’aurait jamais pu être aussi forte sans l’assistance de Dieu et la descente de la sérénité sur le cœur de ces hommes et femmes. Sans cette tranquillité, jamais ces derniers n’auraient pu faire preuve de patience et de confiance en Dieu et Son Messager.
La « sakina » est donc un élément particulièrement important de la foi du croyant, lui permettant, par l’apaisement du cœur et de la raison, de s’élever progressivement vers Dieu. Il s’agit en réalité d’un état spirituel commun non seulement à l’islam mais également à d’autres traditions religieuses tel que le Judaïsme (e-shakina dit-on en hébreux). Etat dont la réalisation doit être la préoccupation de tout croyant sincère qui souhaite purifier son cœur, se débarrasser de toutes les tentations de ce monde et acquérir cette fameuse lumière divine (e-nour el-ilahi)
Dans la pratique, le silence et la méditation sont aussi l’abandon temporaire de tout environnement susceptible de déconcentrer le croyant et de l’éloigner de la proximité de Dieu. Prendre donc le temps d’arrêter un moment de travailler ou de se disperser, pour s’isoler et réfléchir sur soi et sur sa condition, dans le silence le plus profond, est un exercice recommandé, qui ne doit pas être occulté en ces temps où la vie ordinaire avec tout ses possibilités de distractions est des plus envahissante qui soit (3).
Derrière la méditation et le souci de silence il y a donc un réel engagement du croyant et un sacrifice de son temps personnel pour renforcer sa foi et sa spiritualité. La pratique de la méditation et du silence a donc pour principal but de permettre au croyant d’effectuer un retour sur lui-même et de nourrir ainsi sa propre intériorité, de plus en plus livrée de nos jours aux tentations et nuisances qu’offre le quotidien. Mais en réalité combien sont ceux qui de nos jours effectuent ce genre de démarches et opèrent régulièrement une critique constructive de soi (la fameuse muhasabat e-nafs si centrale dans le dogme de l’islam) ?
(1) L’éducation déficiente basée essentiellement sur « le faire » (sans ce soucier du pourquoi), les complexes d’infériorité fruit du grand état de délabrement intellectuel du monde arabo-musulman, ainsi que toutes les influences et aliénations engendrées par la culture occidentale, sont en général les principales causes de contradictions qui animent le musulman actuel ; devenu un être à deux visages dont les dires et les actes sont d’un écart abyssal. Combien de musulmans filles comme garçons, fraîchement débarqués en France, sont de plus en plus convaincus que pour réussir leurs intégration en Occident et gagner ce tant convoité label « moderne », il faut lâcher la prière, sortir danser le samedi soir, se mettre au Martini car c’est chic ou fumer du Marlboro light ? Pour plus de précision sur cette dégénérescence mentale dont souffrent beaucoup de nos coreligionnaires, voir nos deux articles « Islam et Musulmans : le grand écart ? » et « L’éducation à rebours »
(2) Se référer à notre article « Paix Temporaire et Foi Renouvelée » pour plus de précisions sur cet épisode important de l’histoire de l’Islam.
(3) Il est clair que la "caution spirituelle" de la ummah, n’a fait que régresser à mesure que l’on s’est éloigné dans le temps et la pratique des références authentiques de l’islam. De cette fameuse baraka dont été gratifiées par proximité prophétique les premières générations de musulmans ; ceux que l’histoire a consacrée comme étant e-salaf e-salih. A partir de là, il devient facile de conclure que le principal souci du musulman d’aujourd’hui est avant tout de préserver sa foi intacte, avant d’envisager tout autre entreprise spirituelle pour l’enrichir est en faire une lumière qui guide ses coreligionnaires.
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