Avant d’aborder les autres articles de ce dossier consacrer au statut de la femme en Islam, à la lumière du Coran et de la Tradition, il est également intéressant de se pencher sur la place réelle de la femme à travers l’histoire contemporaine, et plus spécialement de la façon dont le statut de cette dernière fut observée au fil du temps en Occident depuis l’Antiquité jusqu’à notre époque dite : « moderne ».
Ceci permettra à la fois de se rendre compte du nombre conséquent d’injustices ayant été commises à son égard, mais également de mieux restituer certains événements dans leur contexte historique surtout à l’heure de l’examen de la situation de la femme dans le monde musulman.
Dans les lignes qui suivront, nous nous limiterons donc à l’étude de la situation historique de la femme avant et jusqu’à l’avènement de l’ère « moderne », aussi, nous verrons à travers cette « introduction générale », et plus largement à travers ce dossier, que la situation de la femme en Occident, depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours est passée d’un statut littéralement « déplorable » (la femme était alors privée de ses droits les plus élémentaires) à « dégradant » (car systématiquement considérée aujourd’hui uniquement à travers son apparence extérieure ou pour être plus explicite encore, réduite à un être de plaisir et de séduction, et prisonnière d'une image « sexuelle » dont elle ne se dégage que péniblement). Et ce ne sont pas les virulences envers les hommes de mouvements tel que le féminisme contemporain (dans ces dernières tendances) qui gommeront cette image et arrangeront les choses. Mouvements a qui nous nous intéresseront également à cause de l’ambiguïté de leurs revendications aussi « subversives » les unes que les autres mais surtout de part leur position parfois « ultra féministe » et clairement antireligieuse (1).
Toutefois, le même constat néfaste concernant la situation des femmes en Occident serait également à faire en Orient d’aujourd’hui, car ce dernier tend sous une certaine influence occidentale à emprunter irréversiblement le même cheminement que celui suivi par l’Occident en son temps, à la seule différence près que la tournure de certains événements (2) en Orient —qui sont tout sauf fortuits— et notamment depuis le siècle dernier font en sorte que la vitesse d’effondrement des valeurs spirituelles qui « maintenaient » en vie autrefois la société dans cette partie du monde semble s’accélérer de jour en jour à mesure que cette imitation aveugle de l’Occident s’intensifie. Ce qui pour l’homme oriental d’aujourd’hui ne fera qu’aggraver continuellement ces problèmes, que se soit dans le domaine économique, social ou celui de la morale.
Pour envisager la situation dans sa juste réalité et prendre les choses du bon coté nous dirions dès maintenant que tout « changement » qui conduit l’homme à renier les principes fondamentaux de sa nature première, et l’éloigne directement ou indirectement des sentiers de la Vérité qui lui sont consacrés naturellement par sa propre tradition religieuse, ne s’aura nullement être qualifié par nous de « progrès » ou d’« évolution », comme on le fait aujourd'hui par abus de langage, mais plutôt de régression et de « déchéance ». Ainsi, il n’est pas un hasard que l’« esprit moderne » sclérosé par les contradictions et avec toutes ses formes antireligieuses de propagande, là où il est introduit ne fait qu’aggraver le désordre mental des gens et agit comme un rouleau compresseur dont l’action « subversive » écrase toutes les valeurs qui sont opposées à ses desseins (3). Valeurs qui concernent non seulement l’homme mais aussi de très près la femme, et plus spécialement la « mère », qui dans toute civilisation « normale » est considérée comme un indispensable pôle d’influence spirituelle, d‘abord pour sa progéniture puis pour la société tout entière. Nous voulons parler ici des mêmes valeurs qui ont fait dire au prophète Muhammad (PBSL) que : « Le paradis se trouve sous les pieds des mères ».
Une fois cette mise au point faite, il convient de la compléter par une notion toute aussi capitale, dans la mesure où elle conditionne également tout ce qui va suivre dans ce dossier. Il s'agit en effet d'un constat que toute personne se disant « moderne » devrait avoir à l'esprit avant de formuler un quelconque préjugé sur l'islam et sa civilisation. Constat qui en dehors de tous "préjugés historiques" nous fait dire sans le moindre complexe que la situation de la femme dans les civilisations dites "traditionnelles" à l'époque de leur « âge d'Or » et avant leur obscuration (4) fut incontestablement bien plus avantageuse pour les femmes sur certains plans que celle que nous lui connaissons de nos jours dans le monde moderne (5). Situation où la tendance générale à la dissolution des valeurs et aux comportements narcissiques, combinée à une absence totale de repères spirituels fait en sorte que l'homme moderne continu toujours d'interpréter les choses de travers, à se complaire dans la condescendance et à promouvoir sans complexe ses doctrines ultra profanes, qui érigeront toujours le « vice » en « vertu ». Pour preuve, ce que la mentalité générale appelle aujourd'hui l'« évolution des mœurs », est en fait une véritable « involution » ; une vraie chute « morale » et « intellectuelle » vers le bas. Cette dernière n'est d'ailleurs qu'à ses débuts et n'a pas encore atteint son point optimal. Ainsi la révolution du « string », l'élitisme « porno » et l'idolâtrie de l'argent ou du monde du spectacle ne sont que les catalyseurs extérieurs d'un mouvement social et sociétal qui ira en s'accentuant, entrainant l'humanité (à mesure que cette déviation moderne subsistera) non vers une illumination de l'esprit mais plutôt vers la destruction et l'anéantissement de l'humanité.
De façon générale, pour comprendre la position des femmes en Occident aujourd'hui il faut impérativement comprendre le monde dans lequel évolue l'être humain actuellement, car la condition féminine n'est pas simplement liée à l'organisation de la société, à une lutte des classes, pour des droits... Elle fait plutôt partie des facteurs qui régissent un ordre bien plus globalisant et transcendant : celui de la survie de toute une civilisation. Assurément, de toutes les formes de « sous-cultures » contemporaines, la femme "actuelle" est à la fois victime inconsciente et instrument marchand d'une idéologie de domination « économico-libertaire » qui la dépasse complètement et qui est avant tout impitoyable envers les femmes elles-mêmes avant d'être lourde de conséquences pour la société toute entière. Ce qui ne fait que renforcer notre conviction que la situation de la femme moderne, loin d'être une situation privilégiée, est en réalité peu enviable.
(1) Nous visons par nos propos ici essentiellement le féminisme « radical » à l’origine de la « misandrie », de l’« hembrisme » latin et de toutes autres formes de revendications sexistes.
(2) Due en partie à des phénomènes comme la « mondialisation » et à d’autres facteurs « irrationnels » ou d’ordre « mystique » que nous avons jugés inutile d’exposer ici en raison de leurs complexités. Peut être aurons-nous l’occasion d’y revenir un jour.
(3) On remarquera d’ailleurs que c’est réellement dans les endroits où la Tradition a totalement disparu que l’on constate la plus grande diffusion des idées « modernes » avec cette autre vision individualiste de la « femme libérée » ou « femme nouvelle ». Idées qui quand elles triomphent et se généralisent à la pensée collective, contribuent éminemment à faire disparaître chez les femmes toute forme de spiritualité là où elle subsistait encore. Ce qui s’est vérifié en Europe avec l’apparition dans les grandes villes des premiers mouvements féministes, à l’époque de l’industrialisation, mouvements qui se sont positionnés très tôt comme moderne et farouchement « anticléricaux ».
(4) Selon les doctrines traditionnelles, le cycle de vie d’une civilisation se compose de quatre phases, dont la première est l’âge d’Or et la dernière est l’âge de Fer dit aussi âge d’obscuration ou de décadence spirituelle : c’est le Kali Yuga de l’hindouisme ou Akhir a-zaman de l’islam.
(5) Avantageuse si nous prenons aussi en compte comme à notre habitude la référence majeure qui est le critère « spirituel » et non les points de vus « profanes ». Ou pour employer un langage plus théologique, d’abord privilégier la question du « salut de l’être » et non seulement les préoccupations « terrestres » souvent "critères principaux" dans les débats sur cette question.
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