Le terme « art islamique » ne décrit pas seulement l’art créé spécifiquement au service de la foi musulmane (comme une mosquée et ses ameublements) mais caractérise également l’art et l’architecture qui furent produites en terre d’islam, produits à partir de modèles islamiques, ou créés par des artistes musulmans. Comme dans toute civilisation traditionnelle, l’art islamique se développa suivant deux axes distincts : un axe lié étroitement à la doctrine religieuse et à la philosophie issue de l’islam et un autre plus lié aux sciences profanes. Si ces deux axes paraissent distincts à première vue, ils convergent en réalité tout deux vers un point commun qui est « la quête de l’unicité dans l’art ».
L’Islam n’étant pas seulement une religion mais également un art de vivre, il a contribué depuis son apparition et jusqu’à l’apogée de sa civilisation au développement d’une culture distincte avec son langage artistique propre qui se reflète aussi dans l’art et dans l’architecture toujours visible de nos jours dans le monde musulman.
Bénéficiant d’une grande répartition géographique et d’une grande histoire, l’art islamique fut inévitablement sujet à un large éventail de styles et d’influences suivant la région où ce dernier vit le jour et se développa pour la première fois. Si ces styles changèrent au cours des diverses périodes qu’a traversée l’histoire de l’islam, ils ne perdirent jamais leur uniformité principielle. A la différence de l’art moderne, l’art traditionnel musulman a toujours gardé son identité propre et ses qualités intrinsèques ; à la manière de la religion musulmane qui prône une façon de vivre universelle et sert ainsi de force de cohésion entre les ethnies et les cultures de peuples divers, l’art produit par et pour les sociétés musulmanes possède aussi son identité et ses caractéristiques uniques.
Ainsi, les quatre composants de bases de l’art ornemental islamique sont les motifs géométriques, la représentation figurative (1), ainsi que la calligraphie et les motifs végétaux (2)
S’il ne fallait retenir qu’une chose de l’art islamique, c’est que ce dernier, dès ses premières expressions, a fait preuve d’une telle originalité et d’un tel génie, qu’il s’est immédiatement détaché de tout les autres formes d’art qui l’avait précédé de la façon la plus nette qu’il soit. L’Islam, en tant qu’ultime révélation divine s’est aussi manifestée à travers l’art sous une forme d’expression à la fois esthétique et contemplative, tout en sachant respecter les limites posées par le Coran et la Sunna (tradition prophétique).
La période Omeyyade est souvent considérée comme la période formative de l’art en islam. Certains chercheurs en Art Islamique s’autorisent même à dire que c’est sous le califat des Omeyyades que l’art musulman détermina les grandes lignes de son esthétique propre, étala son identité et précisa ses fonctions spirituelles et sociales.
Même si l’Arabe devint la langue officielle et l’Islam la religion principale des divers pays unifiés sous la dynastie Omeyyade, ces derniers gardèrent leurs propres méthodes architecturales pré-établies issues d’autres civilisations antéislamiques. La principale influence artistique vint de la tradition classique et naturaliste de l’antiquité, qui était prévalente sur les rives Est de la Méditerranée. Les méthodes formelles développées par les Byzantins et les Sassanides vinrent s’y additionner, ce qui contribua à affecter les métaux et tissus utilisés et apporta la représentation d’animaux, végétaux et de motifs figuratifs. Dans le domaine architectural, on peut citer en exemple les splendides résidences de souverains omeyyades en Syrie où abondent les représentations d’animaux et de végétaux de toutes sortes.
Cependant, avec le temps, les artistes développèrent de nouvelles techniques, de nouvelles formes et conventions décoratives qui distingua leurs travaux de ceux de leurs prédécesseurs. Ainsi, à travers un processus d’adoption, d’adaptation et de création, un nouveau sens d’expression artistique émergea à la fin de la dynastie Omeyyade, et c’est ce dernier qui contribuerait à distinguer ce qui est Islamique de caractère de ce qui ne l’est pas.
Parmi les constructions représentatives de la période Omeyyade, on trouve le dôme du rocher à Jérusalem (construit en 691), qui sera achevé sous le mécénat du calife Abd Al-Malik (685-705). Ce dernier dispose d’un style typiquement byzantin, mais témoigne également d’un esprit propre à l’art islamique par l’harmonie générale qui se dégage de ses lignes et de sa conception en générale.
La grande mosquée de Damas (également appelée Mosquée des Omeyyades) fut elle construite sur le site d’un ancien temple grec antique. Bâtie au début du VIIIème siècle de notre ère par le calife Al-Walid, elle réutilise les éléments de l’ancien édifice, tout en respectant scrupuleusement la disposition exacte des lieux de la première mosquée de l’Islam bâti à Médine, appelée aussi « mosquée du prophète » el-masjid-anabawi. Et si l’on peut admirer à travers ses nombreuses mosaïques des paysages et villes sorties de l’imagination collective de l’époque, aucuns motifs animales ou humains n’est présent, garant du respect d’une injonction traditionnelle qui veut que seuls les corps ne projetant pas d’ombre soient représentés dans les mosquée.
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