Harut et Marut sont deux Anges mentionnés a une seule reprise dans le Coran, mais dont la Tradition, au moyen notamment du Tafsîr de Ibn Kathir (1), rapporte une histoire supplémentaire "étonnante" dont l’exégèse met en avant des connaissances tout à fait instructive sur l’être humain, les Anges et de façon plus générale l’obéissance à Dieu.
Dans le récit coranique, Harut et Marut sont décrits comme deux Anges initiant les êtres humains à la pratique d’un don esotérico-subversif que certains commentateurs n’ont pas hésité d’assimiler à l’équivalent de sorcellerie, qui elle fut enseignée par les entités maléfiques que sont les « chayateens ». Si le récit coranique n’indique pas la nature des enseignements prodigués par les deux anges aux humains, il n’hésite pas un instant à pointer le caractère « subversif » de leur enseignement qui peut être nocif pour les hommes : « Nous ne sommes rien qu'une tentation (fitna) : ne soit pas mécréant ». En effet, l’apprentissage de la magie noire et de l’occultisme aurait pour effet de faire tendre leurs adeptes vers la dénégation (al kufr), le détournement et le renversement des principes spirituels et la divination d'entités maléfiques (satan, djinns...), condition sinequanone imposée par ses derniers pour initier les hommes qui s’allient à eux à la magie : « a-sihr ».
Dans ce verset, il est fait mention en premier lieu du prophète Salomon (2) (Suleyman en arabe), que Dieu innocente de toute dénégation, bien que ce dernier eu reçut de nombreux dons surnaturels de par Dieu, comme celui de comprendre le langage animal (mantiqul-hayawan), de contrôler le vent ou d'avoir autorité sur les djinns (voir notre article sur les djinns >>).
En revanche, ceux qui choisirent sciemment de suivre les enseignements des chayateens ou d’utiliser ceux de Harut et Marut pour oeuvrer dans le mal sont eux des dénégateurs, car bien que prévenus, ils vendirent leur "salut" et leur âme en échange d'un force éphémère et illusoire. On peut voir ici une parabole sur les êtres humains et leur quête sans fin de pouvoir, dont on peut de nos jours malheureusement trouver encore de nombreux exemples. L’effet pervers que le pouvoir à sur ses hommes, les éloignant de la soumission à Dieu, qui doit être considéré comme le Seul possédant la toute puissance.
La Tradition rapporte, en la qualité de certains commentaires d'Ibn Kathir ou d'Al Kurtubi par exemple, qu’à l’annonce de la création de l’homme par Dieu et de sa qualité de vicaire sur la Terre, les anges demandèrent à Dieu pourquoi eux, qui avaient été créés pour se soumettre à Lui, n’avaient pas été institué de ce privilège, sachant que l’homme est faible et à tendance à pencher vers le mal.
Dieu refusa de leur expliquer une chose sur laquelle ils n’avaient aucune autorité, et décida de leur donner une leçon en envoyant Harut et Marut, deux anges, sous forme humaine sur Terre, mais décida de plus de leur donner les désirs « shahawât » inhérent à la nature humaine.
Or les deux anges, dotés de ces faiblesses, finirent par abandonner le culte de Dieu l’Unique et commirent de nombreux péchés, allant de la consommation de vin, à la fornication en passant par le meurtre.
Tous ces péchés ne furent que le reflet de la faiblesse des deux anges devenus humains, et les autres anges comprirent alors que c’est leur nature même qui les poussent à l’adoration exclusive de Dieu, et non leur volonté, et que c’est également l’absence de désirs ou même de conscience, qui les rend invariablement soumis à l’ordre divin.
Harut et Marut, condamnés à errer sur la Terre sous forme humaine, s’établirent donc à Babylone, et y pratiquèrent ce que nous savons par le verset coranique précédemment cité, non sans mettre en garde les humains contre le danger de s’éloigner de la route de la soumission totale, route qu’ils ont malgré eux quittés par leur incapacité à réfréner leur pulsions et leurs désirs.
Il est a signaler que bon nombre de commentateurs de la tradition musulmane jugent l’histoire de la déchéance des deux anges Harut et Marut peu crédible au regard des enseignements de l’islam du simple fait que les interprètes de la tradition musulmane qui la reprirent (tel qu’ Al Kurtubi, Ibn Kathir,Al Baghaoui ou Quassimi), puisèrent leur écrits dans les sources israélites. Ces dernières sont souvent discrédités par les savants « coranico-exclusivistes » de l’islam qui les jugent mensongères et non digne de confiance car travesties durant l’histoire par la main de l’homme : (muharafa).
(1) Juriste et traditionaliste musulman jugé sérieux par la tradition, né en 1301 à Bosra en Syrie et mort en 1373 à Damas, ou il est enterré dans le cimetière des Soufis.
(2) Se référer à notre article sur le prophète Salomon >>
Dernière mise à jour : 01/08/2014 - Nombre visiteurs : 9992235Home
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