Le prophète de Dieu (PBSL) a maintenant fini sa mission. Cependant, l'âge commence à le rattraper et il s'affaiblit de plus en plus. Pris de maux de têtes insoutenables, il se réfugie dans les appartements de sa femme Aisha. Après une dernière apparition à la mosquée de Médine, le prophète de Dieu (PBSL) meurt dans les bras de cette dernière. Il sera enterré dans la maison qu'il avait fait construire près de la mosquée, dans la pièce même où il rendit son dernier soupir.
Alors que son armée préparait ses affaires en vue d'un voyage en direction de la Palestine, avec à son commandement Usamah ibn Zayd (1), le prophète de Dieu (PBSL) fut pris de violents maux de têtes. Le prophète n'avait jamais eu de réels problèmes de santé, à part lorsqu'il perdit l'appétit suite à un sort lancé par un Juif en l'an 6 de l'hégire, et lorsqu'il mangea un morceau d'agneau empoisonné l'année suivante. Cette bonne santé se comprenait du fait que le prophète de Dieu (PBSL) était un homme actif, qui mangeait peu et sainement, et faisait en sorte que sa maison et ses vêtements soient d'une propreté irréprochable.
Aussi, à l'annonce de son malaise, ses compagnons commencèrent à sentir un mauvais présage, et que les 23 années passées à propager la religion de Dieu l'avait fatigué et diminué physiquement. De plus, après tout ce que Muhammad (PBSL) avait enduré durant ces années là (tentatives d'assassinat, exil, complots des juifs à Médine, nombreuses guerres…) , il était naturel que le fait de le voir tomber subitement malade intriguait encore plus ses compagnons.
Peu après ses premiers symptômes, le prophète souffrit d'insomnies. Aussi, se rendit-il un soir en direction du cimetière de Baqi` al Gharqad, accompagné de Abu Muwayhibah, qu'il rencontra sur son chemin. Le prophète de Dieu (PBSL) se tint devant les tombes, rendit hommage aux défunts et pria sur eux. Ensuite, il s'adressa à Abu Muwayhibah en ses termes :
"Oh Abu Muwayhibah, il m'a été donné les clés de ce monde et de l'éternité, et maintenant il m'est offert le Paradis et la rencontre avec mon Seigneur. Je me dois de choisir entre ces deux cadeaux".
Abu Muwayhibah lui répondit alors : "Que ne ferais-je pas pour votre salut, oh mon maître ! N'est-il pas possible d'avoir les deux ? Prendre les clés de ce monde, l'éternité dans ce dernier, et également le Paradis.", ce à quoi Muhammad (PBSL) répondit : "Non, par Dieu, oh Abu Muwayhibah. J’ai déjà choisi le Paradis et la rencontre avec mon Seigneur".
Le lendemain, la maladie du prophète s'aggrava et ce dernier commença à s'en plaindre. De ce fait, l'armée abandonna l'idée de partir. Aisha, la femme du prophète de Dieu (PBSL), se plaignit également de maux de têtes et elle se tenait la tête entre ses mains, murmurant, "Oh ma tête !", ce à quoi le prophète lui répondit : "Mais, Aisha, la mienne aussi me fait souffrir !" Mais la douleur n'était pas suffisante pour le résigner à arrêter de travailler, ou pour parler avec douceur avec ses femmes, ou encore plaisanter avec elles.
Voyant qu'Aisha continuait à se plaindre, Muhammad (PBSL) lui dit alors : "Cela ne doit pas être si grave. Oh Aisha, si tu dois mourir avant moi, je prierais pour ton âme et dirigerais tes funérailles"., ce qui ne fit qu'alimenter la jalousie de sa femme, qui lui répondit : "Laisse ceci pour quelqu'un d'autre que moi. Par Dieu, si cela devait arriver, tu aurais toujours tes autres femmes pour te tenir compagnie".. Entendant cela, le prophète de Dieu (PBSL) se contenta de sourire, et sortit rendre visite à ses autres femmes.
La douleur devenant plus forte, Muhammad (PBSL) dut se contraindre à appeler tout les membres de sa maison, et à leur demander de déménager ses affaires dans les appartements d'Aisha, pour qu'il puisse s'y reposer. On enveloppa sa tête dans des bandages, et son cousin Ali ibn Abu Talib, accompagné d'Al `Abbas, son oncle, le déplacèrent en le portant chacun d'un côté jusqu'aux appartements de son épouse Aisha.
Dans les jours qui suivirent sa mise en couche, le prophète de Dieu (PBSL) fut la cible de fortes poussées de fièvres, qui le faisait atrocement souffrir. Quand les attaques se faisaient moins douloureuses, Muhammad (PBSL) se rendait à la mosquée pour y conduire la prière. Au bout de quelques jours, il n'eut plus la force de s'adresser à haute voix en publique, et sentit qu'il était peut être temps de s'adresser une ultime fois à ses compagnons avant le grand voyage.
Le jour de son dernier discours à la mosquée, Muhammad (PBSL), du haut de sa chaire, s'adressa à ses compagnons par ses mots :
"Oh Hommes, j’ai conduit cette expédition sous le commandement de Usamah. Votre plainte à propos de ses qualités de général et de la même sorte que celle qu’il fut faite sur son père avant lui. Par Dieu, Usamah est aussi bien fait pour commander mon armée que l’était son père".
Le prophète de Dieu (PBSL) resta silencieux un moment puis poursuivit : "N’a t’il pas fait le meilleur des choix, celui qui, quand on lui propose les biens de ce monde, l’autre monde, ou être à la place la plus proche de son Seigneur, choisi la dernière alternative ?"
Après un long silence, les musulmans, en pleurs, répondirent : "Mais nous donnerions nos propres vies et les vies de nos enfants pour toi, Oh Muhammad !" Le prophète (PBSL) appela alors celui auquel il pensait par dessus tout en prononçant la phrase suivante : "Oh Abu bakr ! Je ne connais personne dans la compagnie soit plus agréable que la tienne. De tous les habitants de la terre, je choisirais Abu Bakr pour unique ami permanent et compagnon constant. Son amitié et sa fraternité témoignent d’une réelle foi en Dieu ! Et celle-ci se terminera jusqu’à ce que Dieu nous rejoigne à nouveau".
Muhammad descendit ensuite de la chaire, et s'adressa une dernière fois à l'assemblée :
"Oh Muhâjirûns (2), soyez bon avec les Ansârs. La communauté des croyants grandit de jour en jour, mais le nombre d’Ansârs reste le même. Les Ansârs représentent mon propre peuple, ceux en qui j’ai le plus confiance parmi ceux chez qui j’ai cherché abri. Soyez donc bon et vertueux envers eux, récompensez les pieux et pardonnez aux gens mauvais parmi vous".
Muhammad retourna ensuite se reposer dans les quartiers d'Aisha. Il tenta bien de revenir pendant quelques jours ensuite à la Mosquée pour diriger à nouveau la prière, mais il sentit que ses efforts étaient vains, et décida donc de laisser cette charge à Abu bakr. Aisha s'y opposa, et Muhammad lui cria : "Comme les femmes peuvent être obsessives ! Ordonne à Abu bakr de mener la prière immédiatement !"
Un jour, alors qu'Abu Bakr était absent, Bilal (3) appela les musulmans à la prière et demanda à Umar de conduire cette dernière. Comme la voix d'Umar était puissante, le prophète de Dieu (PBSL) l'entendit et se mis de nouveau en colère. Cette attitude à l'égard d'Abu bakr montre bien que Muhammad (PBSL) l'avait déjà choisi comme successeur spirituel après son décès.
(1) Fils de Zayd Ibn Al Harita mort en martyr lors de la bataille de Mû'ta en Jordanie, contre l’armée byzantine, Zayd était le fils adoptif du prophète (PBSL).
(2) Les Muhâjirûn sont ceux qui ont émigrés et ceux qui ont embrassé l'Islam à l'arrivée du prophète (PBSL) à Médine tandis que les Ansârs sont ceux qui se sont convertis à l'Islam avant l'Hégire.
(3) Esclave noir converti très tôt à l’Islam; torturé par son maître Quraychite de l’époque, il fut acheté et libéré par l’ami intime du prophète Abou Bakr.
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