Sujet : Patience, endurance et pardon du Prophète (saws)
Il n’a pas non plus tenu rigueur à ‘Abdullâh Ibn Ubay et à ses acolytes parmi les hypocrites, à propos de ce que l’on a rapporté de grave comme gestes et paroles à son encontre. Il a seulement dit à celui qui lui a conseillé de tuer quelques-uns d’entre eux : « On ne dira pas que Mohammed exécute ses Compagnons. »
Par ailleurs, Anas rapporte ce qui suit : Pendant que j’étais avec le Prophète (saws) et qu’il portais un manteau aux bords très épais, un arabe bédouin l’a saisi par l’extrémité se son manteau et l’a violement tiré au point que le bord du manteau lui a laissé une marque sur la nuque. Puis il lui dit : Ô Mohamed ! Charge mes deux chameaux des biens que tu as de Dieu, car tu ne me donnes pas de tes biens. Le Prophète (saws) garda le silence un moment puis il lui dit : « Certes ce sont les biens de Dieu et je suis Son serviteur. Faut-il te sanctionner pour ce que tu m’a fait ô arabe bédouin ? » Il répondit : Non. Il lui demanda « Pourquoi ? » L’arabe bédouin répondit Parce que tu ne réponds pas au mal par le mal. A ces mots le Prophète (saws) sourit puis il ordonna qu’on charge d’orge l’un de ses chameaux et l’autre de dattes.
De même, ‘Aicha (raa) a dit ceci : Je n’ai jamais vu l’Envoyé de Dieu (saws) sévir à la suite d’une injustice à son encontre, tant que cela ne touchait pas l’un des interdits de Dieu. Et il n’a jamais frappé de sa main qui que ce soit, sauf quand il combattait dans le chemin de Dieu. Et il n’a jamais frappé un serviteur ou une femme. Un jour on lui a apporté un homme et on lui a dit : celui là veut te tuer. Le Prophète saws lui dit : « Ne sois pas effrayé ! Ne sois pas effrayé ! Su tu en avais véritablement l’intention, tu ne serais pas lâche (effrayé) devant moi. »
De même Zayd Ibn Sa’na est venu le voir (avant d’embrasser l’islam) pour lui réclamer une dette. Il tira son habit au niveau du coude puis le saisi violement par les bords de ses vêtements et lui dit : Vous les descendants de ‘Abd-l-Muttalib vous retardez les paiements ! A ces mots ‘Umar le menaça et lui lança des propos très durs pendant que le Prophète saws, lui, souriait. Puis l’Envoyé de Dieu (saws) dit à ‘Umar : « Nous avions davantage besoin, lui et moi, d’un autre conseil, ô ‘Umar ! : Que tu m’ordonnes de bien régler ma dette ma dette et que tu lui ordonnes de bien la réclamer. » Et il ordonna à ‘Umar de régler sa dette et de lui donner en plus vingt boisseaux pour l’avoir effrayé. D’ailleurs cet épisode fut la cause de son entrée en islam. En effet cet homme avait di : Il ne reste rien des signes de la prophétie que je n’ai pas reconnu chez Mohamed, sauf deux d’entre eux que je n’ai pas encore éprouvés. L’occasion lui en fut donnée. Quant à la mansuétude elle prend le dessus sur son ignorance et, inversement, l’excès d’ignorance chez autrui ne fait qu’accroître sa mansuétude.
En somme, parler de sa mansuétude, de sa patience et de son pardon est un thème qu’on ne peut épuiser en aucun cas. Il suffit pour toi de méditer sur ce que nous avons évoqué d’après les Recueils de Hadiths authentiques et les ouvrages sûrs qui rapportent des Traditions tout à fait authentiques. Certaines traitent de sa patience à endurer les forfaits de la tribu de Quraysh et les nuisances du paganisme, de sa constance à supporter les pires difficultés avec les gens de cette époque, jusqu’à ce que Dieu lui accorda la victoire sur eux et le rende maître de leur sort. Pourtant, jusqu’à la dernière minute, ses ennemis avaient la certitude qu’ils allaient éradiquer ce premier noyau de musulmans autour de lui. Or tout cela n’a fait qu’accroître chez lui le pardon et la mansuétude à leur égard. En effet il a dit aux mécréants de la Mecque après sa victoire totale sur eux :
« Que pensiez vous que j’allais faire de vous ? »
Ils ont répondu : Seulement du bien. Tu es un noble frère et un noble cousin.
Il leur dit alors : « Je vous dirai ce que mon frère Joseph a dit à ses frères : « Qu’aucun reproche ne vous soit fait aujourd’hui ; que Dieu vous pardonne ! Il est le plus Miséricordieux de ceux qui font miséricorde. » (12-92) Allez, vous êtes libres ! »
De son coté, Anas rapporte ceci : Quatre vingt hommes sont descendus du plateau al Tan’îm près de la Mecque, au moment de la prière de l’aube, pour tuer l’Envoyé de Dieu (saws) mais ils furent arrêtés. Malgré cela l’Envoyé de Dieu (saws) les a libérés. Dieu (swt) révéla alors le verset suivant : « C’est Lui qui a écarté leurs mains de vous et eux de vos mains, dans la vallée de la Mecque, après vous avoir donné l’avantage sur eux. Dieu voit parfaitement ce que vous faites. » (48-24)
De même, le Prophète (saws) a dit, avec calme et attention, à Abu Sufyan qu’on amena devant lui alors qu’il avait rassemblé toute une coalition d’ennemis contre les musulmans, tué son oncle et maltraité ses Compagnons : « Qu’as-tu ô Abu Sufyan ? L’heure est elle venue pour toi de comprendre qu’il n’y a pas d’autre dieu que Dieu ? » Abû Sufyan lui répondit : « Par mon père et ma mère ! Combien tu es magnanime, attentif aux liens de parenté et noble !... »
C’est que de tous les hommes, l’Envoyé de Dieu (saws) était le plus éloigné de la colère et le plus prompt à être satisfait.
Dernière mise à jour : 01/08/2014 - Nombre visiteurs : 9787895Home
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