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    Sous les Mamelouks (1250-1517)

    Le règne des Mamelouks fut marqué par une éclosion phénoménale de l’art islamique en Egypte, et notamment dans la région du Caire. La ferveur religieuse qui y régnait alors contribua grandement à la construction de nombreuses mosquées, dont la beauté firent de la ville, selon Ibn Khaldun : « Le centre de l’univers et le jardin du Monde ».

    Le style Mamelouk a ceci de particulier que chaque mosquée édifiée reflète les gouts architecturaux du sultan qui a contribué à sa construction. Aussi il n’est pas rare de voir de nombreuses différences de conceptions entre les établissements. De même, contrairement à la dynastie des Timurides ou des Ottomans, qui se concentrèrent davantage sur des chantiers colossaux, les mécènes mamelouks préférèrent multiplier les chantiers de construction. Ce choix fut également politique, car il permis aux souverains de renforcer leur influence sur le plan aussi bien social que religieux auprès de la communauté musulmane.

    Une autre spécificité de l’art religieux mamelouk concerne l’attention portée au dôme funéraire et au minaret de chaque mosquée, par rapport aux autres aspects architecturaux du bâtiment. En effet, à cette époque, et plus particulièrement au Caire, le dôme funéraire et le minaret été grandement respectés comme symboles de commémoration religieuse et d’adoration. L’individualité et les préférences de chaque mécène se retrouvèrent donc marquées dans le style à appliquer à chaque dôme et chaque minaret construit. Parmi les styles architecturaux utilisés pour la décoration, on remarque la forte utilisation des stucs et des gravures en zig-zag, ainsi que les motifs floraux et géométriques en étoile. A titre d’exemple, le dôme funéraire de la mosquée d’Aytimish al-Bajasi, et le dôme du mausolée des fils du sultan Qaytbay (1416-1496) témoignent amplement de la diversité et du détail apporté à l’architecture mamelouk.

    Sous les Ilkhanides (1256-1335)

    Sous la dynastie des Ilkhanid (fondée par Hulegu Khan, petit-fils de Gengis-Khan), les arts décoratifs, que ce soit dans le domaine textile, de la poterie, de la métallurgie, de la joaillerie, de l’enluminure de manuscrit ou de l’illustration, continuèrent à se développer davantage. L’art du livre, à travers l’enluminure et l’illustration de manuscrits religieux et de texte séculaires, devint l’un des objets majeurs de la production artistique.

    Bagdad redevint également un important centre culturel rayonnant. Dans le domaine de l’art illustratif, de nouvelles idées et de nouveaux motifs furent introduits dans le répertoire de l’artiste musulman, incluant une altération de la représentation de l’espace pictural issu de l’art chinois, ainsi que l’utilisation de motifs tels que les lotus ou les paons, les bandes de nuages, les dragons et les phénix issus de la culture asiatique. Parmi les sujets populaires, financés également par la court royal, est inclut le Shahnama (Livre des Rois), le fameux récit épique Persan de l’époque Sassanide. De plus, l’utilisation massive du papier et des textiles contribua au transfert rapide des nouveaux motifs d’un médium à un autre.

    Sous les Timurides (1405-1507)

    Par son apport de nombreux artisans provenant des diverses contrées acquises à sa capitale, Samarkand, les Timurides initièrent l’une des périodes les plus brillantes de l’art islamique. L’art et l’architecture Timurides devinrent source d’inspiration pour nombre de pays, d’Anatolia jusqu’à l’Inde. Bien que l’immense empire de Timur ne perdura pas longtemps, ses descendants continuèrent à régner sur la Transoxiana (Partie de l’Asie centrale formée de l’Ouzbékistan, du Tadjikistan et le Sud-Est du Kazkahstan) comme mécènes de l’art islamique. Sous leurs règnes, l’est du monde islamique devint le centre de gravité de la culture musulmane, avec Herat, la nouvelle capitale Timuride comme point central.

    Les gouvernants Timurides faisaient preuve de sympathie envers la culture Perses et ses artistes, architectes, et hommes de lettres qui contribuèrent à leurs haute culture de court. Certains de ces gouvernants furent également de grands mécènes dans les arts du livre, demandant que de nombreux manuscrits soient copiés, compilés et illustrés dans leurs librairies. Du fait du nombre florissant de manuscrits enluminés et illustrés, l’école d’Herat est souvent regardée comme l’apogée de la peinture persane.

    La période Timuride vit également de grandes achevées dans d’autres arts luxueux, comme la métallurgie ou le travail du jade. Cette effervescence culturelle trouva son expression ultime auprès de la court du Sultan Husain Baiqara (règne de 1470-1506), le dernier souverain Timuride.

    De nombreux princes Timurides furent également de prodigieux bâtisseurs d’institutions religieuses telles que des mosquées, madrasas, couvents ou sanctuaires soufis.

    Architecture Sino-Islamique

    La première mosquée de style chinoise fut établi au 7ième siècle Durant la dynastie Tang, au sein de la ville de Xian. Cette mosquée, aujourd’hui connu sous le nom de grande mosquée de Xian, dont les bâtiments actuels datent de dynastie Ming, ne reproduit aucun des schémas traditionnels des constructions des mosquées de Perse, d’Arabie ou d’Afrique du Nord. Au contraire, cette mosquée suit les codes de l’architecture chinoise et se fonde complètement dans le style et le paysage local.

    Bien que la plupart des mosquées chinoises aient dans leur architecture de nombreux points communs, elles gardent tout de même dans leur construction un certain reflet de la culture du lieu dans lequel elles furent établies. Aussi, si les mosquées de l’Ouest de la Chine ressemblent davantage à celles du monde Arabe, celles du Nord-Est de la Chine, où vivent les Hui, ont pu pour certaines être combinées au style arabe, donnant des établissements possédant des toitures typiques des temples bouddhistes, tout en côtoyant les dômes décorées de miniatures et les minarets. Ainsi, si l’on part de l’Ouest de la Chine, pour s’enfoncer dans l’intérieur du pays, le style des mosquées changera radicalement, celles de l’Ouest du pays possédant des dômes et des minarets alors que celles de l’Est ressemblant davantage à des pagodes transformées.

    L’architecture chinoise est principalement basée sur l’importance de la symétrie, qui se retrouve ainsi marquée dans chaque aspect de la construction des mosquées. Seul les jardins entourant les bâtiments religieux sont l’exception à cette règle, en tendant à être le plus asymétrique possible, le plus souvent dans le but souvent de rendre le jardin le plus naturel et le plus agréable à la vu, comme la nature elle-même.

    Autres œuvres architecturales

    Il serait impossible de faire une liste complète de toutes les pièces maitresses de l’architecture et de l’art musulman disséminées à travers le monde. Cependant, d’autres œuvres majeurs méritent d’être mentionnées :

    Le Taj Mahal : mausolée blanc bâti sous les ordres de Shah Jahan (1592-1666), souverain de l’empire Mughal (1526-1858) après le décès de son épouse préférée, Mumtaz Mahal. Son style incomparable mêlant les architectures persanes, turques, indiennes et islamiques ont fait que le Taj Mahal soit considéré à juste titre comme « le joyau de l’art musulman en Inde et universellement l’une des pièces les plus admirables du patrimoine mondiale de l’humanité ». Il reste incontestablement l’un des meilleurs exemples de ce que peut produire de mieux l’art musulman.

    La mosquée du Sultan Ahmed : également appelée « mosquée bleue », du fait de ses murs intérieurs recouverts de faïences d’Iznik bleues. Construite sous l’empire Ottoman (1453-1923), plus précisément sous les ordres du sultan Ahmed 1er (1590-1617). La construction débuta en 1609 et se termina 1616, ce qui fut un temps record pour l’époque. Cette mosquée reste par son architecture extérieure et intérieure (on retiendra par exemple l’attention toute particulière qu’il fut fait au Mihrab) l’un des monuments les plus impressionnants de la civilisation musulmane.

    Auteur: Souhayl.A & Lionel.J
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    Dernière mise à jour : 01/08/2014 - Nombre visiteurs : 9774067
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