Tuer ses propres enfants pour une secte ?

Le 28 février 2007, cinq enfants nés d’un père d’origine marocaine, Bouchaib Moqadem, et d’une Belge, Geneviève Lhermitte, sont assassinés. C’est leur propre mère qui les aurait égorgés d’après la version des faits qui semble avoir satisfait, jusque là, la curiosité des enquêteurs. D’après ces derniers, le jour du drame, G. Lhermite, 40 ans, enseignante de formation et femme au foyer, sort de chez elle peu de temps avant 13 H (heure locale). Elle va poster une lettre à sa meilleure amie et acheter (ou voler ?) un couteau de boucher. En rentrant chez elle vers 13H, elle s’arrange pour occuper ses cinq enfants à regarder la télévision. Peu de temps après, elle les appelle, l’un après l’autre, à la rejoindre, chacun dans une pièce différente.

Avec son coutelas, la mère commence par assassiner son cadet, Mehdi (3 ans). Elle termine sa macabre besogne en tuant son aînée, Yasmine (14 ans). Entre les deux, la maman en finit avec ses filles : Nora (11 ans), Myriam (10 ans) et Mina (8 ans). Les enfants, baignant dans leur sang, seront ensuite mis chacun dans son lit.

La mère tente après cela de se suicider en logeant le bout de son couteau près de son cœur. Constatant qu’elle ne parvient pas à se donner la mort comme elle l’a donnée à ses enfants, la meurtrière appelle elle-même les secours vers 14H30. Elle parvient aussi à inscrire « appeler la police » sur la porte de sa maison.

La meurtrière aura donc perpétré son quintuple infanticide en moins d’une heure et demie, au moment même où leur père, de retour au Maroc, arrivait à l’aéroport de Zaventem (Bruxelles).

« Je n’arrive toujours pas à croire que ma femme ait pu, seule, faire tout ce qu’elle a fait, sachant que mon petit Mehdi, par exemple, pouvait réveiller toute la maison rien qu’en prenant son bain », proteste Bouchaïb Moqadem. Ce dernier se dit lui même brisé, mais digne. Après avoir pu s’entretenir longuement avec sa femme, il réclame aujourd’hui la vérité. « Toute la vérité », insiste-t-il, révélant que ses enfants ont été torturés avant d’être égorgés. « Tout prête à croire que mes enfants ont été massacrés pour le compte d’une secte et que ma femme n’a pas agi seule », répète-t-il désespérément.

Parmi les détails sur lesquels les enquêteurs ne se sont pas attardés et qui justifient les soupçons de B. Moqadem, il y en a un, fort troublant. Lors du drame, G. Lhermitte a utilisé le sang de sa fille Nora pour écrire « J.U.D. » sur un miroir. Elle n’a pas donné d’explications convaincantes aux enquêteurs sur ces inscriptions. Elle n’a pas non plus expliqué les raisons qui l’ont poussée à offrir ses bijoux à l’une de ses meilleures amies peu de temps avant le drame.

Malgré les nombreuses zones d’ombre qui restent dans cette affaire, tout a été fait pour maintenir la version défendue par la maman. Et c’est du côté du père, d’origine marocaine, qu’enquêteurs et journalistes avaient tenté de trouver d’autres explications : violence conjugale, négligence, implication d’un Belge qui a adopté B. Moqadem à l’âge de 14 ans... « Comme si, dès qu’on est musulman, on est tout de suite coupable de quelque chose », a déclaré un jour à la presse Bouchaïb Moqadem.

L’affaire ne fait donc que se compliquer, en attendant que la vérité éclate au grand jour.

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