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    "Le silence assourdissant du PS sur Gaza"

    "Lettre à mes ami(e)s socialistes", par Mohamed-Chérif Ferjani (professeur à l’Université Lumière Lyon 2, membre du Groupe de recherche et d’études sur la Méditerranée et le Moyen-Orient (GREMMO), à la Maison de l’Orient Méditerranéen) :

    "Malgré des divergences profondes, sur nombre de questions importantes, avec les politiques que vous défendez et menez, mes convictions humanistes et mes engagements en tant que citoyen du monde – j’ai adhéré à ce mouvement avant d’opter pour la nationalité française - m’ont toujours amené, à l’heure des choix décisifs, à vous apporter ma voix et mon soutien...

    Même quand la tentation de m’abstenir pour marquer ma désapprobation de tel ou tel discours, de telle ou telle prise de position en rupture avec nos idéaux et nos principes de gauche, j’ai toujours fini par céder au réflexe de soutenir celle ou celui qui appartient à la gauche : J’ai ainsi toujours voté pour les candidats socialistes au deuxième tour et parfois dès le premier tour chaque fois que j’ai eu peur qu’un autre choix ne défavorise la gauche ; lorsque Gérard Collomb était confronté à Charles Millon, je n’ai pas hésité à participer à sa campagne malgré des désaccords très profonds avec sa stratégie et ses choix politiques ; j’ai participé au Dialogue en Humanité que le Grand Lyon organise annuellement, depuis le début du premier mandat de Gérard Collomb, au groupe de réflexion sur les discriminations et pour l’intégration dans la ville (GIPIV) animé par Louis Lévèque et Najat Belkacem, et à toutes les initiatives pour lesquelles j’étais sollicité et avec lesquelles j’étais plutôt d’accord. Parce que je suis de gauche et que je veillerai à ne pas faire de la politique par dépit, lorsque je n’aurai le choix qu’entre vous et la droite, je resterai fidèle à cette ligne de conduite.

    Ce qui m’amène à vous écrire cette lettre, c’est le silence assourdissant du PS, de ses élus nationaux et locaux devant ce qui se passe à Gaza depuis plus de trois semaines et amène beaucoup de nos amis à s’interroger sur la réalité de vos engagements pour l’HUMANITÉ, pour le DIALOGUE EN HUMANITÉ et pour les valeurs qui sont au fondement des engagements et de la tradition de la gauche dont vous êtes la principale force en France : Les enfants, les victimes civiles de Gaza (plus 1200 tués, plus de 5000 blessés, sans compter les peines qu’endure une population injustement soumise à un embargo qui a tourné à la catastrophe humanitaire bien avant le déclenchement de l’opération PLOMB DURCI), ne font-ils pas partie de l’humanité ? Ou avez-nous complètement et définitivement intégré la logique ultra libérale d’une humanité à deux, voire à plusieurs vitesses ?

    A supposer que les bombardement israéliens soient une riposte aux tirs de roquettes du Hamas, ce que des témoignages d’israéliens et d’observateurs sur place démentent en rappelant à qui veut l’entendre – mais vous avez, comme la plupart des médias, donné raison a priori à la version officielle de vos amis israéliens - que c’est Israël qui a rompu la trêve deux jours avant que le HAMAS ne commette la bêtise de déclarer qu’il ne respectait plus la trêve et se remette à tirer ses ridicules roquettes offrant par là le prétexte au déclenchement de l’opération PLOMB DURCI préparée, de l’aveu des militaires israéliens, longtemps à l’avance, à supposer que la version israélienne soit la vérité, comme vous semblez le croire pour apaiser votre conscience et duper l’opinion publique, peut-on observer un silence devant un tel désastre humanitaire et mettre sur le même plan les tirs de roquettes par les miliciens du Hamas et une opération d’une telle ampleur et d’une telle violence contre une population désarmée et assiégée dans un véritable camp de concentration sans aucune possibilité de fuir nulle part ?

    Réagissant à un article que j’ai écrit à propos de ce drame , un ami m’a écrit : « Je me demande s’il ne faudra pas avoir atteint le seuil de l’intolérable dans la souffrance pour être entendu, comme il a fallu la Shoah pour que les juifs soient pris en considération. Le drame des Palestiniens, est qu’Hitler a fixé le seuil de l’intolérable bien haut. » Mon ami aurait-il raison ? Nous faut-il attendre une guerre mondiale et une catastrophe de l’ampleur de la Shoah pour que l’humanité se réveille en nous et que nous assumions nos valeurs humanistes ? Ou est-ce que les discours humanistes ne sont plus qu’un leurre, une profession de foi hypocrite pour duper les autres et nous donner bonne conscience en fermant les yeux sur l’humanité qu’on tue à Gaza et ailleurs, dans cette partie de l’humanité dont les droits comptent peu ou pas du tout aux yeux de celle qui croit avoir le monopole de la civilisation et s’arroge le droit de parler au nom de la « communauté internationale » ?

    Si nous continuons dans cette voie, c’est un boulevard que nous ouvrons devant les réflexes communautaristes qui amènent chacun à se laisser aller aux réactions primaires de solidarité mécanique avec ceux qu’il identifie comme les siens contre ceux qu’il perçoit comme le camp adverse. N’est-ce pas cette logique qui est déjà à l’œuvre dans les réactions d’indignation sélective des uns et des autres, chacun n’accordant de l’importance qu’aux victimes, aux souffrances, à la parole et aux droits du camp auquel il s’identifie en fermant les yeux sur le sort de ceux qu’il range dans le camp adverse ? Si nos attitudes sont incapables de rompre avec cette logique, quel crédit auront nos indignations face aux communautarismes et aux réactions xénophobes, quels qu’en soient les ressorts ?

    Il est urgent que la gauche sorte de son silence et retrouve ses références humanistes universelles telles qu’elles ont été incarnées par Jaurès, Blum, Mendès France. Si elle continue à tourner le dos à ce qui a fait son honneur, non seulement Sarkozy aura beau jeu de récupérer les symboles de son héritage pour lui tirer le tapis sous les pieds comme il a su le faire plusieurs fois et sur un certain nombre de thèmes, mais nous risquons tous d’aller tout droit dans le mur des crispations et des replis identitaires dont on agite le spectre tout en y contribuant par les prises de positions et par les politiques et les attitudes adoptées face à une catastrophe de l’ampleur de ce qui se passe à Gaza !"

    Mohamed-Chérif Ferjani, Professeur à l’Université Lumière Lyon2, Directeur du Groupe de Recherche et d’Etudes sur la Méditerranée et le Moyen Orient (GREMMO) à la Maison de l’Orient Méditerranéen.

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    Dernière mise à jour : 01/08/2014 - Nombre visiteurs : 8152203
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