Le président palestinien a été reçu le 20 juillet par Emmanuel Macron. Ce dernier a parlé de paix sans évoquer aucun mécanisme. Abbas a dénoncé le fait qu’aucune résolution de l’ONU concernant la Palestine n’a jamais été appliquée, donnant un sentiment de deux poids, deux mesures.
Emmanuel Macron tente désespérément de faire vivre une politique française originale au Proche et Moyen-Orient mais, au-delà des déclarations d’intentions, les résultats sont bien maigres. Il y a quinze jours il recevait le Premier ministre israélien, Yaïr Lapid.
Ce 20 juillet, il accueillait le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas (une venue programmée au dernier moment) devant lequel il a constaté que « les tensions, la violence, le terrorisme perdurent au Proche-Orient » et souligné que de nouvelles violences pouvaient éclater « à tout moment ».
Mais il n’a pas pu s’empêcher d’affirmer que « grâce à vos efforts (ceux de Mahmoud Abbas, NDLR), à ceux de nos partenaires y compris Israël, une escalade de violence de l’ampleur de celle que nous avions connue en mai 2021 a pu être évitée ».
Une assertion qui annihile toutes les déclarations du président dans sa capacité - et sa volonté - à surmonter les véritables obstacles pour arriver à la paix qu’il appelle de ses vœux. L’occupation est elle-même une violence faite aux Palestiniens.
Macron : un discours vide ?
Certes, il a réclamé « la fin des mesures unilatérales », en référence aux « évictions de familles palestiniennes, aux démolitions, à la politique de colonisation (…) qui éloignent la possibilité d’un État palestinien vivant en paix aux côtés d’Israël ». Il a évoqué « la reprise du dialogue politique direct entre les Israéliens et les Palestiniens », aujourd’hui au point mort. « C’est un chemin exigeant, semé d’embûches, mais nous n’avons pas d’autres alternatives que de relancer nos efforts de paix », a-t-il dit.
Mais il n’a proposé aucun mode d’emploi, aucun mécanisme pour une éventuelle relance. D’ailleurs, il avait tenu les mêmes propos devant Yaïr Lapid - tout en assurant qu’il se sentait garant de la sécurité d’Israël - mais ce dernier n’a pas eu un mot pour les Palestiniens ou pour une quelconque négociation. Et pour cause.
Je veux une solution pour que mon peuple ait le sentiment d’être respecté par ces institutions. Mahmoud Abbas
La semaine dernière, en Israël, Joe Biden - qui s’était déclaré « sioniste » dès son arrivée - a affirmé que les conditions n’étaient actuellement pas réunies pour relancer le processus de paix, n’a proposé aucun plan de fond sur la question de l’occupation israélienne et n’a pas pris position sur l’expansion des colonies juives en Cisjordanie, territoire palestinien qu’Israël occupe depuis 1967. Officiellement, tout le monde est pour une solution à deux États. Y compris la force qui reste occupante : Israël.
Voir aussi : De Tel-Aviv à Riyad, le grand écart de Biden
Mahmoud Abbas a bien dénoncé les « activités de colonisation, les meurtres et incursions quotidiennes » perpétrés par l’armée israélienne en Cisjordanie, à Gaza et à Jérusalem, parmi lesquels l’assassinat de la journaliste Shireen Abu Akleh à Jénine. « Nous voulons que cela s’arrête », a-t-il lancé, avec un Emmanuel Macron impassible à ses côtés.
Le président palestinien a dit « la nécessité de mettre un terme aux actions unilatérales qui minent la solution à deux États », ce que stipulaient pourtant les accords d’Oslo de 1993. Il a rappelé que l’Assemblée générale de l’Onu avait adopté plus de 700 résolutions et le Conseil de sécurité 87, sans compter un nombre similaire de résolutions prises par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU.
« Aucune résolution n’a jamais été mise en œuvre, y compris celles relatives au droit au retour et aux compensations pour les réfugiés palestiniens. Je demande à la communauté internationale, en particulier aux États-Unis, de mettre en œuvre ne serait-ce qu’une seule de ces résolutions pour que nous puissions dire qu’il y a une justice en ce monde. Il n’y a pas deux critères de droit international qui serait appliquée ici mais pas là-bas. Je veux une solution pour que mon peuple ait le sentiment d’être respecté par ces institutions. J’aurais beaucoup aimé que les Américains m’offrent une de ces résolutions qu’ils choisiraient eux-mêmes et que je mettrai en œuvre. Comme ça, je pourrais dire que le droit international fonctionne selon un critère, pas deux. »
Un discours implacable. Emmanuel Macron aurait pu montrer sa volonté en annonçant la reconnaissance de l’État de Palestine. Ce serait un acte fort de la France, à même de faire bouger les lignes. Israël devrait ainsi négocier avec un État reconnu ce qui changerait les termes des négociations.
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