Sujet : Les règles de l'accusation d'apostasie

Et Ibn Abi Al-Iz (qu'Allah lui fasse miséricorde) a dit :
-"La porte de l'accusation d'apostasie et de la négation de l'accusation d'apostasie est une porte qui a causé de grandes tentations et de grandes épreuves, et qui a provoqué beaucoup de séparations, les passions et les opinions se sont divisées à son sujet, et leurs preuves [leurs arguments] se sont opposées ; et les gens en ce qui concerne ce jugement sont divisés en deux extrémités et un groupe qui est sur le juste milieu". Puis, il a dit :
-"Et c'est l'injustice la plus grande d'attester à propos d'une personne en particulier qu'Allah ne lui pardonnera pas et qu'il ne lui fera pas miséricorde, mais qu'il restera dans l'enfer éternellement".

Et Al-Razaali (qu'Allah lui fasse miséricorde) a dit :
-"Et ce dont il faut se méfier est l'accusation d'apostasie, car rendre licite le sang et les biens de ceux qui prient en se dirigeant vers "la quibla" et qui disent : Il n'y a pas d'autre divinité qu'Allah et Mohammed est le messager d'Allah" est une erreur ; et l'erreur commise en laissant vivre mille mécréants est moins importante que l'erreur commise en tuant un musulman).

Et l'Imam An-Nawawi (qu'Allah lui fasse miséricorde) a dit :
-"Et sache que la croyance des gens de la vérité est qu'il ne faut accuser personne parmi les musulmans d'apostasie à cause d'un péché, et qu'il ne faut pas accuser d'apostasie ceux qui suivent leurs passions, ceux qui font des innovations dans la religion et d'autres personnes".

Et Cheikh Al-Islam ibn Taïmiyah (qu'Allah lui fasse miséricorde) a dit :
-"Et c'est la raison pour laquelle les gens de la science et de la Sounnah n'accusent pas d'apostasie ceux qui s'opposent à eux, même si celui qui s'oppose à eux, les accusent d'apostasie, car la mécréance est un jugement religieux, et l'homme n'a pas le droit de punir en accusant d'apostasie ; tout comme celui qui t'a menti et a commis l'adultère avec ta femme, tu n'as pas le droit de mentir ni de commettre l'adultère avec sa femme car le mensonge et l'adultère sont interdits et sont les droits d'Allah (qu'Il soit exalté), et l'accusation d'apostasie est aussi un droit d'Allah, il ne faut donc accuser d'apostasie que ceux qu'Allah et Son messager ont attesté de leur mécréance".

Et Cheikh Mohammed ibn Abdoul-Wahhaab (qu'Allah lui fasse miséricorde) a dit :
-"Et toute personne qui se conseille elle-même ne doit parler de cette affaire [de cette question] qu'avec la science et la preuve provenant d'Allah ; et qu'elle se méfie de faire sortir quelqu'un de l'Islam simplement avec sa compréhension et l'approbation de son cerveau, car faire sortir un homme de l'Islam ou l'y faire entrer, font partie des affaires les plus importantes de la religion, et le diable a humilié la plupart des gens en ce qui concerne cette affaire".

Allah est le plus Grand ! Voilà la piété des pieux prédécesseurs en ce qui concerne cette question, alors comment après toutes ces paroles, certaines personnes qui n'ont pas atteint la science et le mérite des pieux prédécesseurs peuvent-elles s'empresser de donner leur jugement concernant l'accusation d'apostasie au sujet de leurs frères musulmans entièrement et en détail ; nous demandons à Allah de nous protéger contre cela !".

Ceux-là n'ont-ils pas su les affaires dangereuses qui résultent de s'empresser d'accuser d'apostasie comme rendre le sang et l'argent licites, empêcher l'héritage, annuler le mariage, l'interdiction d'accomplir la prière sur la personne après sa mort, ne pas l'enterrer dans le cimetière des musulmans, et le fait qu'il devra rester en enfer éternellement - et nous demandons à Allah de nous en protéger -, et bien d'autres choses qui sont écrites dans les livres.

Et il n'est donc pas étonnant que la législation islamique a une position ferme en fermant la route aux kharijites et ceux qui accusent les musulmans d'apostasie et délaissent les idolâtres ; de plus, ils distribuent des actes attestant que les créatures sont en enfer alors qu'ils ne s'en rendent pas compte.

Communauté de l'Islam !
Et parmi les règles importantes de cette affaire dangereuse : le fait que l'on ne peut accuser le musulman d'apostasie à cause d'une parole ou d'un acte qu'après avoir argumenté avec lui et que les doutes se soient dissipés pour lui. Cheikh Al-Islam ibn Taïmiyah (qu'Allah lui fasse miséricorde) a dit :
-"Donc, personne ne doit accuser un musulman d'apostasie même s'il commet une erreur jusqu'à ce que l'on argumente avec lui, et que l'argument soit évident pour lui ; et celui dont l'attestation de son Islam est connue avec certitude, cette attestation ne peut lui être enlevée avec le doute, et elle ne peut être enlevée qu'après avoir argumenté avec lui et avoir dissipé ses doutes".

Et parmi les règles :
Nous devons faire la différence entre l'acte et celui qui le commet, entre la généralisation et la spécification, de même que nous devons appliquer les textes religieux sur les événements et les individus".

Il est mentionné dans le livre "Madjmour Al-Fatawa" :
-"Les textes concernant les menaces dans le Coran et la Sounnah, et les paroles des savants au sujet de l'accusation d'apostasie, du jugement de perversité et d'autres choses, ne s'appliquent pas obligatoirement à propos d'une personne déterminée sauf si les conditions sont présentes et si les objections sont éloignées, et il n'y a pas de différence entre les principes et les conséquences en ce qui concerne cela".

Et parmi ces règles :
La mécréance est divisée en deux parties : la grande mécréance et la petite mécréance, la mécréance concernant la croyance et celle concernant les actes ; et ceci a été équivoque pour beaucoup de ceux qui ont accusé les gens d'apostasie, et ils ont oublié de faire le rassemblement entre les textes religieux, ainsi que la méthode correcte à propos de ce qui est apparemment contradictoire.

C'est la raison pour laquelle tous les savants, les ascendants et les descendants, ont détaillé l'affaire d'Al-Haakimiyah, qui est la doctrine du savant de la communauté et du commentateur du Coran Abdoullah ibn Abbaass (qu'Allah soit satisfait de lui et de son père) qui a dit :
-"Il ne s'agit pas de la mécréance dont ils parlent, mais c'est la petite mécréance".

Et plusieurs savants ont dit la même chose que lui : At-Tabari, Ibn Kathir, al-Quourtoubi, Ikrimah, Moujaahad, Ata'a, Taawousse, Az-Zoudjadj, Al-Aajouri, Ibn Abdoul-bar, As-Sam'âani, Al-Djassasse, Abou Yâala, Ibn Hibbaane, Ibn Batta, Atiyah, Ibn Al-Jaouzi, Cheikh Al-Islam et son élève Ibn Al-Quayyim, les savants de l'appel à l'Islam et les examinateurs. Et les savants ont énuméré quatre cas dans cette affaire en donnant des détails précieux qui réalisent le rassemblement entre les textes religieux, ce qui confirme l'unanimité des savants à propos du fait que les gens de la Sounnah n'accusent pas d'apostasie ceux qui commettent les péchés dans la communauté islamique, tout en sachant que deux musulmans n'ont aucun doute concernant l'obligation de juger avec ce qu'Allah a fait descendre, et chaque musulman ne désire pas un autre jugement que celui de la législation islamique. Et ce péché ne doit pas nous éloigner, à cause d'une ardeur enflammée et d'un sentiment exubérant, des règles des gens de la science et de la foi, des principes des gens de la Sounnah et du Coran, et du chemin des pieux prédécesseurs à propos des opinions et des déductions : {Au-delà de la vérité qu'y a-t-il donc sinon l'égarement ?}.