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    Une troisième Intifada ?

    « Nous nous soulèverons, des organisations comme le Hamas deviendront plus populaires, il y aura de la violence et on nous présentera au monde comme un peuple fou, violent, une fois de plus... »

    Je viens de rentrer de Terre Sainte après avoir guidé 40 presbytériens de la Galilée à Jérusalem. Ce n’est pas un territoire nouveau pour moi. Je suis allé maintes fois dans la région, guidant des étudiants travaillant sur des fouilles archéologiques, présentant des conférences et occasionnellement avec une Eglise comme celle-là. Et cette fois-ci, ce que j’ai vu et entendu m’a inquiété.

    D’importants développements ont eu lieu ces six derniers mois. Il y a eu l’invasion hivernale de Gaza et quelques mois plus tard, l’homme de droite Benjamin Netanyahou devenait premier ministre. Récemment encore, le Président US Barack Obama appelait à un changement de la posture étatsunienne envers les colonies israéliennes dans les Territoires palestiniens occupés. Pour les accros du Moyen-Orient, ces mois-là ont été du lourd.

    Mais il y a d’autres choses qui se passent en coulisse. Un jour de la semaine dernière je roulais avec Yahav Zohar dans un quartier de Jérusalem. Yahav est un responsable du Comité Israélien contre les Démolitions de Maisons (ICADH), un groupe de défense qui recherche et dénonce les politiques discriminatoires à Jérusalem et en Cisjordanie. Yahav voulait me montrer un village qui lui servait de cas d’étude. Jabal Mukabber est typique des nombreux petits villages palestiniens disséminés dans le paysage. Les touristes n’y vont jamais. Les Israéliens les évitent. Quand Israël a formellement annexé Jérusalem-Est après la guerre de 1967 en violation de résolutions du Conseil de Sécurité de l’ONU, il a revendiqué Jabal Mukabber comme faisant partie de la municipalité du « Grand-Jérusalem », et ses habitants ont subitement dû payer de nouvelles taxes et ont vu un monde d’opportunités s’ouvrir à eux. C’est du moins ce qu’il semblait.

    Puis Yashav m’a fait voir de plus près. Jabal Mukabber n’a pas de système de tout à l’égoût. Et son système d’eau est tellement antique qu’il est régulièrement à sec. Ses rues sont défoncées, il n’y a ni parcs ni bibliothèques. L’école s’écroule. En d’autres mots, l’infrastructure de Jabal Mukabber est en ruines parce que depuis 1967 la municipalité de Jérusalem aux mains des Israéliens dépense 10 fois plus pour les quartiers juifs et pour les colonies que pour celui-ci.

    Et voici le piège : quand les Palestiniens tentent de construire et d’améliorer leur sort, on leur refuse les permis de construire dans des lieux comme Jabal Mukabber. Et s’ils construisent malgré tout, les bulldozers israéliens détruisent la construction. J’ai vu les décombres de l’une d’elles. Ces dix dernières années, l’armée palestinienne a démoli 300 maisons palestiniennes dans les limites de la ville de Jérusalem. Selon l’ICADH, l’objectif ici est de frustrer les Palestiniens à un point tel qu’ils voudront partir. Et ceci afin de maintenir un quota racial explicite dans la ville : l’objectif déclaré du gouvernement israélien est de garder en tout temps un taux de 72% - 28% de juifs par rapport aux arabes. Cette formulation explicite m’a donné le vertige. Je ne pourrais pas imaginer qu’on impose un quota racial dans une ville américaine comme celle-ci.

    Mais Jabal Mukabber est un bon cas d’école pour une autre raison. Car juste à côté se trouve la nouvelle colonie juive appelée Nof Zion. Elle est spectaculaire et ressemble aux hôtels de ville que j’ai vus à San Diego, en Californie. Ce sera une communauté fermée ou, comme le dit son agence immobilière, une « résidence privée ». Pendant que je regardais, on était en train de poser le système d’égouttage et les canalisations d’eau pour la colonie juste le long du village de Jabal Mukabber ! Imaginez : Jabal Mukabber sera asséché pendant que l’eau coulera dans de grands tuyaux de ciment sous ses champs pour alimenter une colonie proche. Tandis que Jabal Mukabber achète son eau par camions, Nof Zion arrosera ses jardins et emplira ses piscines.

    Qu’est-ce qui se passe ici ? Comme me le disaient des travailleurs humanitaires, c’est un étranglement économique. Les villages palestiniens de Jérusalem et du reste de la Cisjordanie voient la vie s’écouler d’eux. Souvent, l’eau n’arrive qu’une fois par semaine. Dans le village de Beit Jala, elle est arrivée une seule fois en juin. Et la loi interdit aux Palestiniens de creuser des puits dans la nappe aquifère, parce qu’au même moment d’énormes machines pompent des quantités d’eau massives dans cette même nappe aquifère pour alimenter les colonies israéliennes. Si vous allez dans les coulisses, la frustration dans ces villages bouillonne.

    En plus, un village peut être étranglé par la construction de la barrière de séparation - le Mur. Des villages qui depuis des siècles amarraient leur économie à Jérusalem se retrouvent à présent - comme l’ancienne Béthanie - à l’extérieur du Mur. Ils sont seuls, étranglés, dans le désert. Et peu à peu leur culture meurt. Ajoutez-y ce qui se passe à Gaza. Depuis la guerre de janvier qui a tué 1.500 Palestiniens à Gaza, Israël fait tranquillement la même chose. Aucun matériau de construction n’est autorisé dans la région dévastée pour la reconstruire. Le ciment, les canalisations, l’électricité, les machines - Gaza vit aujourd’hui dans la misère de ses bâtiments détruits.

    Le dirigeant d’une ONG dans la région m’a exprimé sa frustration : « On nous permet d’organiser des convois de camions pleins de nourriture et de les emmener à Gaza. Puis à la frontière les soldats nous refusent notre autorisation d’entrer et la nourriture pourrit au soleil ». Au printemps, le dirigeant d’une importante ONG à Jérusalem s’est plaint énergiquement au gouvernement israélien. Son visa a rapidement été supprimé et il a été obligé de partir. Les autres ONG, qui ne veulent pas qu’on les empêche de travailler, se sont tues.

    Un jour, je me trouvais par hasard près du grand Mur des Lamentations où tant de juifs vont prier. Comme je me tenais là, un jeune homme m’a tendu un tract de la fondation intégriste Chabad-Loubavitch. Beaucoup de gens la lisaient et je me joignis à eux. Un premier texte décrivait une stratégie pour qu’Israël « colonise le pays tout entier ». Et l’exposé me stupéfia : « N’annoncez pas aux gentils ce que vous faites ». « « Faites-le sans bruit ni publicité ». L’essai étoffait ces objectifs et mon esprit se tourna immédiatement vers Jabal Mukabber et les innombrables villages comme lui. On les détruisait tranquillement.

    Après ma tournée, le groupe rentra à la maison, je demeurai à Jérusalem et je parlai à certains de mes amis palestiniens chrétiens, leur demandant ce qui allait arriver. Leur réponse était parlante. Il y aura un troisième soulèvement. C’est inévitable. Mais alors je demandai si cela allait marcher, puisque le précédent soulèvement de 2000 avait échoué. Le désespoir qui suivit fut désarmant. Nous nous soulèverons, des organisations comme le Hamas deviendront plus populaires, il y aura de la violence et on nous présentera au monde comme un peuple fou, violent, une fois de plus - et les terribles politiques israéliennes paraîtront légitimes une fois de plus.

    Je me trouvais au sommet d’une colline dans la ferme d’un propriétaire palestinien, ce 26 juin, et une fois encore, j’entendis s’exprimer beaucoup de ces sentiments. Ce fermier, Daoud Nassar, détient un contrat vieux de 100 ans pour sa terre cultivée. Et j’ai vu comment trois colonies en grignotaient les angles, là où des colons viennent la nuit déraciner ses jeunes oliviers ; j’ai vu les canalisations d’eau à présent fermées par le gouvernement et comment on lui prenait l’électricité. « Allez-vous partir ? » lui ai-je demandé. « C’est la terre de ma famille » dit-il. « Comment pourrais-je l’abandonner ? »

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    Dernière mise à jour : 01/08/2014 - Nombre visiteurs : 8149681
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