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    Genèse de la crise grecque

    La Grèce se trouve aujourd’hui dans l’œil de cyclone avec la menace à terme de faillite si aucune solution n’est trouvée d’ici le 19 mai prochain. Depuis le mois de février dernier, la Grèce a connu trois grèves générales et les mouvements sectoriels de protestations contre la politique d’austérité du gouvernement socialiste de Georges Papandréou se multiplient.

    La troisième grève générale du 5 mai a été marquée par des violents heurts entre manifestants et force de l’ordre et par la mort de trois employés de banque à Athènes. Parallèlement, la crise grecque entraîne des remous sur les marchés financiers notamment après la dégradation par l’agence de notation Standard ans Poor’s de la note souveraine d’Athènes la reléguant au rang d’obligation pourrie et l’annonce par le ministre grec des finances, Georges Papaconstantinon que son pays ne peut plus emprunter sur les marchés. Cette crise économique et financière est doublée d’une crise politique au sein de l’Union européenne avec le refus de l’Allemagne de venir au secours de la Grèce. Le plan d’aide et de sauvetage décidé par le FMI et par l’Union européenne n’a apparemment suffi pour rassurer les investisseurs et les marchés financiers qui se montrent nerveux et sceptiques face à toutes les mesures prises pour empêcher la faillite de la Grèce. Il va sans dire que la faillite de la Grèce laisserait des traces indélébiles conséquences tant dans la zone euro et que sur l’avenir et la crédibilité de l’Union européenne.

    Comme il y a deux ans lors de la faillite des grandes banques américaines et européennes, les mass medias capitalistes reproduisent les mêmes clichés pour expliquer aujourd’hui la crise grecque. Celle-ci est due, paraît-il, d’une part au non-respect par la Grèce du seuil de 3% accordé à chaque État membre en matière de déficit public et d’autre part au manque de transparence et à la « tricherie » dont ce pays fait preuve pour dissimuler le taux réel de son déficit public qui n’est pas de 6% du PIB mais de 11%. On se souvient que la crise financière et bancaire de septembre-octobre 2008 a été attribuée aux rémunérations excessives des managers et à la mauvaise gestion des banques faillies. Autrement dit, ce qui s’est passé aux Etats-Unis il y a deux ans et ce qui se passe aujourd’hui en Grèce sont dus une prétendue et hypothétique faiblesse ou défaillance de la nature humaine et non pas les symptômes pathologiques d’un système en crise perpétuelle. en l’occurrence le système capitaliste. Les propagandistes attitrés qui cherchent à expliquer les crises chroniques du système capitaliste par des considérations psychologiques (faiblesse de la nature humaine et dysfonctionnement conjoncturel) préfèrent vendre des illusions plutôt que de se pencher sur la logique du fonctionnement d’un système et de ses idéologies d’accompagnement. Non, la crise grecque n’est pas due, comme le prétendent les mass medias capitalistes, à une quelconque défaillance de la nature humaine, à une éventuelle tricherie du gouvernement grec et à des dysfonctionnements conjoncturels passagers mais elle est l’aboutissement logique de l’idéologie archéo-libérale qui a déferlé sur le monde et qui a débouché en fin de compte sur le démantèlement non seulement de l’État providence mais de l’État tout court après avoir perdu le contrôle d’un droit régalien, le monopole de la création monétaire et du crédit.

    ORIGINES IDÉOLOGIQUES ET POLITIQUES DE LA CRISE GRECQUE

    La crise grecque puise ses origines dans un système en crise permanente et dans une idéologie, l’archéo-libéralisme, une idéologie datant du XIXème siècle mais qui a été relookée et remise au goût du jour à la fin des années 1970 et début des années 1980 par des néo conservateurs américains et qui a triomphé définitivement après l’arrivée au pouvoir du couple Thather-Reagan. Que dit au juste l’idéologie archéo-libérale? Elle croit dur comme fer à l’existence des lois immuables régissant les sociétés humaines et parmi ces lois, il y a la loi du marché. Pour les archéo-libéraux, tous les maux de nos sociétés s’expliquent par la violation de la sacro-sainte loi du marché et pour y remédier, il faudra restaurer l’intégrité des lois violées en recourant au principe du laisser-faire et du laisser passer. Il faut dire tout de suite que la bête noire des archéo-libéraux demeure l’État dont l’intervention dans les domaines économique et social est considérée comme la pire des offenses aux lois naturelles qui régissent les sociétés humaines. Si l’État doit être au dehors des sphères de l’économie et du social, il a en revanche un rôle à jouer dans le maintien de l’ordre établi grâce à l’armée et à la police. Pour un archéo-libéral comme Colson par exemple, l’État doit être seulement un État gendarme et non un État providence. L’impôt collecté ne doit jamais servir à assister des pauvres et des laissés-pour-compte mais à payer des flics et des militaires pour le maintien de l’ordre public.

    Le démantèlement de l’État providence a commencé par étapes après l’arrivée de Margaret Thatcher au pouvoir et de Ronald Reagan aux Etats-Unis. Même les socialistes arrivés au pouvoir en 1981 n’ont pas pu résister au déferlement nihiliste de l’archéo-libéralisme outre atlantique avec la mise en œuvre d’un politique de rigueur initiée par Jacques Delors. Pour liquider les acquis de l’État providence, Thatcher, Reagan et leurs émules de droite et de gauche en Europe et ailleurs dans le monde ont mijoté des recettes simples voire simplistes formant la base de la théorie de l’offre. Cette doctrine repose sur les principes suivants: pour relancer l’activité économique, il faut relancer la production (l’offre) en encourageant les particuliers et les entreprises à produire et à investir grâce à la réduction des impôts, le manque à gagner par l’État étant compensé par une diminution de son train de vie, de ses interventions de toute nature, puis par une accélération de la croissance. Dès son arrivée à la Maison Blanche, Reagan fit adopter par le Congrès, un programme comportant, outre les allègements fiscaux, des coupes sombres dans les dépenses sociales sauf évidemment dans les dépenses militaires qui, elles, avaient été augmentées exponentiellement. Signes des temps, les autres pays capitalistes n’ont pas tardé à emboîter le pas à la politique reaganienne en procédant à leur tour au démantèlement de l’État providence. Pour parvenir à leurs fins, il fallait mettre en œuvre des « réformes » qui sont en réalité des mesures inspirées par un archéo-libéralisme débridé visant à modifier le partage du rapport salaire-profit à l’avantage du capital et au détriment du travail. Les digues de la protection sociale mises en place dans le cadre de l’Etat-Providence n’ont pas résisté trop longtemps à l’assaut des capitalistes et des gouvernements qui les représentent et elles ont fini par craquer les unes après les autres. Pour procéder au démantèlement de l’État providence, le scénario est partout pareil: réduction des prestations sociales, la remise en cause des aides accordées aux plus démunis, y compris les chômeurs, l’augmentation des cotisations. Contaminés par le virus archéo-libéral provenant des Etats-Unis, les pays du Conseil de l’Europe réclamèrent dans leur réunion en septembre 1982 à Madrid le démantèlement du régime des indemnisations et des prestations sociales et la Commission de Bruxelles leur a emboîté le pas en invitant ses membres dans une réunion de novembre 1982 à un « réexamen global » du système de protection jugé inadapté et dont le fonctionnement appelle une redistribution des cartes entre l’Etat et les citoyens.

    La politique économique d’inspiration archéo-libérale n’a pas seulement entraîné le démantèlement des acquis sociaux de l’État providence mais le dépérissement de l’Etat lui-même contraint d renoncer à un droit régalien vieux de plusieurs siècles, le monopole de la création monétaire. La monnaie en elle-même est une invention et un artifice et elle n’a en soi aucune signification intrinsèque. Mais ce qui confère à la monnaie un rôle et une fonction sociale, c’est la croyance en son utilité et la confiance qu’inspirent ceux qui l’émet. La monnaie était jadis affaire du prince et jusqu’à une date récente, celle de l’Etat. La création monétaire est un des grands symboles de l’État moderne sans laquelle il est difficile d’imaginer une puissance publique. L’État français est inconcevable sans la banque de France et vice versa. La banque de France créée par Napoléon Bonaparte était une banque privée gérée par deux cents actionnaires, les fameuses « deux cents familles bourgeoises qui contrôlent l’économie et la finance en France. En 1924, la Banque de France avait fait chuter le Cartel des gauches et pour la punir, Laval, Blum et Vincent Auriol la soumirent à la tutelle publique. En 1945, De Gaulle nationalise la Banque de France ainsi que trois grandes banques. Les banques et le crédit sont désormais sous le contrôle de l’État qui dispose du coup des moyens de ses politiques économiques. Mais cette tutelle publique sur la monnaie et le crédit ne résistera pas la vague déferlante de l’archéo-libéralisme qui a conduit à terme au dessaisissement des États d’un vieux droit régalien, la création monétaire. Un État qui n’a donc plus le contrôle de la monnaie et du crédit cesse d’être un État digne de ce nom. En France, après un demi-siècle de contrôle de la monnaie et du crédit, l’État a perdu ce droit régalien quand la Banque de France devient sous le gouvernement socialiste un établissement indépendant par la loi de décembre 1993. Désormais, si l’État a besoin d’argent pour boucler son budget, il ne peut plus faire tourner comme jadis « la planche à billets » mais il doit faire comme les particuliers et les entreprises, emprunter et rembourser. Si l’État est incapable de rembourser ses dettes, il peut être déclaré en faillite. Depuis que la création monétaire est revenue sous la houlette des banques et des institutions privées, l’État devient un squelette soumis à la dictature des rentiers et des banquiers. C’est cette mis en coupe réglée des États par le capital qui se trouve à l’origine de la crise grecque.

    La crise grecque puise ses origines dans le dépérissement et la soumission des États au diktat des rentiers et des grandes banques transnationales qui ont mis les États et leurs peuples en coupe réglée. Jadis droit régalien des États, la création monétaire et le crédit appartiennent désormais aux grandes banques américaines, françaises, anglaises, allemandes, suisses, émettent leur propre monnaie en toute indépendance, animent des marchés internationaux « off shore » situés hors des territoires nationaux, financent des fonds spéculatifs et se transforment en pourvoyeurs de fonds pour des États et des gouvernements. Une grande partie de leurs mouvements est « hors bilan » et échappe ainsi au contrôle des États nationaux. Les grandes banques créent comme bon leur semble de la monnaie avec leurs lignes de crédit ouvertes sans que jamais les États puissent intervenir ou contrôler leurs opérations et leurs activités. La finance internationale est devenue complètement privée devant laquelle les États nationaux se trouvent désormais désarmés et démunis de moyen de contrôle sur le crédit. Les Etats sont devenus eux-mêmes des proies faciles pour les grandes banques et les institutions financières comme en témoigne aujourd’hui la crise grecque. Jusqu’ici, on pensait que seuls les États du tiers-monde étaient victimes de la charognerie et de la rapacité du FMI et de la banque mondiale. Or la crise grecque a révélé que même des grands États comme les États européens et les Etats-Unis dépendent du bon vouloir des grandes banques et des institutions financières internationales. La crise grecque a eu le mérite d’ouvrir les yeux des peuples européens sur le fait que les vrais centres de décision et les vrais pouvoirs en Europe ne sont pas là ils croient être, au Parlement de Strasbourg ou à la Commission de Bruxelles mais à la BCE, la Banque centrale Européenne, au FMI etc.

    Depuis la fin des régimes communistes, on a trop glosé sur les raisons qui ont abouti à l’échec du socialisme soviétique et est- européen mais on a oublié d’évoquer les principales transformations subies par le capitalisme et les États capitalistes après la disparition du bloc communiste. En effet, parallèlement à la disparition des États socialistes, les États capitalistes ont dû se métamorphoser sous la pression d’un capitalisme mondialisé et d’un capital transnationalisé. Depuis que les États capitalistes ont abandonné leur droit régalien de création monétaire, ils dépendent pour leur survie du bon vouloir des banques et des institutions financières privées. Avec la domination du capital transnationalisé, les termes du couple national/mondial ont été inversés: jadis ce sont les États qui commandait au capital, aujourd’hui c’est l’inverse. La preuve de cette soumission servile des États en a été donnée tout récemment par Barak Obama, le président des Etats-Unis dans un discours prononcé le 22 avril dernier devant des banquiers new-yorkais. Au lieu de vilipender le rôle des banquiers dans la crise financière de 2007-2008, Obama a au contraire loué leur « génie » et leur dynamisme. Obama a apparemment la mémoire courte car il oublie que ce sont ces mêmes banquiers new-yorkais dont il loue le « génie » et « l’inventivité » qui ont été à l’origine de la faillite des grandes banques américaines comme Lehman Brothers et qui sont responsables des malheurs des millions de petits propriétaires victimes de la crise de subprime. Obama n’a pas remarqué la présence au premier de ses auditeurs, la présence du directeur exécutif de Goldman Sachs poursuivi actuellement devant des tribunaux américains et européens pour malversations, escroquerie et recel et abus de biens sociaux. D’après la commission du Sénat américain, Goldman Sachs n’a pas été un simple intermédiaire durant la crise immobilière et financière entre 2007 et 2009 mais elle a aussi joué un rôle actif dans cette débâcle en empochant une plus-value boursière estimée à plus de 50 millions de dollars. D’après le New York Times, des grandes banques américaines notamment Goldman et Sachs ont contribué au déclenchement de la crise qui secoue actuellement la Grèce.

    En définitive, il n’y a pas que la Grèce qui est aujourd’hui menacée de faillite. La posture des autres États membres de l’Union européenne n’est guère meilleure que celle du gouvernement socialiste de Georges Papandréou. Les possibilités de contagion et d’extension de la crise grecque à d’autres Etats européens et même non européens sont tout à fait réelles si l’on se rappelle d’un précédent, la crise Mexicaine de 1982 qui s’est étendue à d’autres pays d’Amérique latine, comme l’Argentine et le Brésil. Ces trois pays ont évité de justesse la faillite grâce à l’intervention des organismes internationaux, BRI et FMI qui, en catastrophe, ont mis sur pied à la fin de l’année 1982 des plans de sauvetage comportant un rééchelonnement des dettes et l’octroi de nouveaux crédits.

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